Évasions au centre de rétention de Restinco

Vendredi passé les détenus du CIE (centre d’Identification et Expulsion) de Restinco (en Italie du sud) ont tenté une nouvelle évasion.

Après avoir percé une ouverture dans un des murs extérieurs du centre, ils ont essayé de sortir sans se laisser apercevoir par les  gardiens. Plusieurs policers se sont précipités sur place, mais tout de même quatre sans-papiers sont arrivés à regagner ainsi leur liberté.

En 32 ils étaient déjà arrivés en s’enfuir du centre fermé il y a deux semaine

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Heurts entre flics maliens et activistes devant l’ambassade France à Bamako

De IndyGrenoble

Une caravane se déroule entre Bamako et Dakar pour la liberté de circulation et d’installation regroupant environ 300 personnes (personnes de pays africains et européens confonfus). Mercredi 26 janvier en fin de matinée, une manifestation de 200 personnes composée de militants et de pas mal de gens de la population locale, a eu lieu devant l’ambassade de France à Bamako pour demander le retour d’expulsés de différentes nationalités et dénoncer les politiques d’immigration (action initiée par une délégation du Ministère de la Régularisation de tous les sans papiers présente à la caravane). Plutot perturbés par des prises de paroles, des slogans déterminés, les vautours de l’ambassade donnent l’ordre sans qu’on le sache de nous virer. Matraquages des CRS maliens, jets de lacrymos en tirs tendus (visant la tête c’est toujours mieux) et quelques jets de pierres en réponse. Quelques blessés mais rien de très grave.

KA SIRAOU LABILA! An be ye keleye A BAS LES FRO NTIERES ! On est tou-tes les mêmes

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L’Europe aura son mur contre les migrants

de lemonde.fr

(…)Le ministre grec chargé de l’immigration, Christos Papoutsis, a confirmé, mardi 4 janvier, la volonté de son pays de clôturer un tronçon de sa frontière avec la Turquie pour bloquer l’immigration irrégulière, alors que Bruxelles a émis des réserves sur ce projet.

Le pays « va mettre en place les moyens de repousser les migrants irréguliers » sur les 12,5 km de sa frontière avec la Turquie où aucun obstacle physique ne s’oppose aux passages, affirme le ministre dans un communiqué. Cette zone est devenue le principal point de passage des sans-papiers dans l’Union européenne. En 2010, quelque 128 000 d’entre eux avaient choisi la région du fleuve Evros pour entrer clandestinement dans l’espace européen, a relevé M. Papoutsis. (…)

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Evasion du centre fermé à Milan

11 personnes ont tenté de s’évader du CIE (centre d’identification et expulsion) de Milan, dans la nuit du 18 decembre, en limant les barreaux des cages du bâtiment.

Quatre sont arrivé effectivement à s’enfuir et, d’autant qu’on en sache, aujourd’hui ils se baladent au soleil. Le matin suivant, la vengeance des policiers : les flics ont séquestré des couvertures, des objets personnels et de l’eau.

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Manif à Bienne le 23.12 en solidarité avec les sans-papiers

Le 19 novembre Sopoudé, sans-papier ivoirien en Suisse depuis 6 ans, s’est à nouveau fait arrêter et emprisonner. Durant ces 6 années, Sopoudé s’est fait des ami-e-s ici, il a travaillé, s’est engagé, bref comme toute personne vivant quelque part il a construit sa vie. Comme des milliers de sans-papiers qui vivent ici, il a reçu une réponse négative à sa demande d’asile. Ses amis ont pu être témoin de ce qui arrive à ces milliers de sans-papiers, ils/elles ont vu Sopoudé perdre son logement et et ses moyens d’existence et être confronté aux tracasseries bureaucratiques aux traques policières aux amendes à payer et aux séjours en prison.

Le racisme ambiant alimenté par le populisme permet le durcissement des politiques d’asile et de migration. Ces politiques créent des situations inhumaines: travail au noir forcé voire esclavagisme, parcage dans des centres d’accueil d’urgences, enfermement dans des centres de rétention et pour finir expulsion forcée entrainant parfois la mort. Elles ont aussi fait perdre de vue quelque chose d’essentiel: le droit fondamental pour toute personne de se déplacer et de vivre où bon lui semble. Nous pensons que c’est dans la nature de tout être vivant de se déplacer vers des conditions d’existence meilleures. Les causes de la misère et par conséquent des migrations massives sont profondément ancrées dans notre société basée sur l’exploitation et l’oppression. En légiférant sur le droit d’asile, le pouvoir exploite un phénomène naturel pour créer des catégories dans la population qui seront ensuite mises en compétition dans le monde du travail (qu’il soit légal ou non). Le patronat disposant ainsi d’une main-d’oeuvre sans droits peut faire pression sur les salaires et les conditions de travail de tous et toutes. Cherchant toujours à rapprocher la situation de ceux qui ont des droits vers celles de ceux qui n’ont en pas.
Les politiques d’exceptions ne sont que les futures normes de toute la population.

Ne plus se laisser faire
Empêcher les renvois, les détentions administratives.
Se battre contre l’isolement et l’exploitation.
Lutter pour la régularisation de tous les sans-papiers. Tout ceci n’est pas seulement de la solidarité, c’est de l’auto-défense.

Nous voulons la libération et la régularisation de Sopoudé et de tous les sans-papiers.
Nous voulons l’arrêt des renvois.
Pour cela il faut nous organiser et céer un rapport de force populaire qui fasse plier le pouvoir.

Manifestation jeudi 23 décembre à 19h. devant la gare (dès 17h30 vin chaud)

Pour se rencontrer, discuter et s’organiser: venez le 20 janvier 2011 à 18h30 à la Fabrik9 (rue neuve 9), un repas suivra la dicussion.

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Révolte au centre fermé à Milan

Dans la nuit du 11 au 12 décembre, une révolte éclate au CIE (Centre d’Identification et Expulsion) de via Corelli à Milan. La réaction de la police est immédiate et violente. Vers 2:20 du matin, des antiracistes qui avaient accouru en bas du centre pour soutenir la révolte voient deux ambulances entrer dans la structure. Des nouvelles arrivent depuis l’intérieur et parlent de tabassages furieux alors que les flics et la croix-rouge, à l’entrée, nient tout événement en disant que les ambulances arrivaient pour secourir tout simplement des détenus malades.
Apparemment, la révolte a été précédée par un tentative d’évasion. Au moins cinq migrants ont été hospitalisés suite à l’émeute et ils ont été transférés le jour suivant au CIE de Turin, histoire de diviser le plus possible la solidarité entre les détenus. Trois sections du centre ont été endommagées, notamment le système de chauffage, et plusieurs portes ont été défoncées. Le vice-maire De Corato a parlé d’ « agents blessés ».

Source : autistici.org/macerie

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Il est sorti le nouveau numéro de « La Voix des sans-papiers »

LA VOIX DES SANS-PAPIERS • N° 2

bulletin du mouvement et des collectifs de lutte autonomes

N° 2 • Mercredi 8 Décembre 2010

Le pdf de la Voix des sans-papiers est téléchargeable gratuitement sur son site :
http://www.mondialisme.org/spip.php?rubrique131

« SANS-PAPIERS, SANS DROITS, ÉCRASÉS PAR LA LOI ! »
L’air en Europe devient de plus en plus irrespirable pour les sans-papiers.
En Italie, ils montent en haut de grues (Brescia), de tours industrielles (Milan), et ne veulent plus descendre, au risque de leurs vies, pour revendiquer des régularisations promises et niées pour lesquelles ils ont versé des milliers d’euros à un État-vautour ainsi qu’à d’autres vautours sociaux.
En France, en région parisienne, à Colombes, un sans-papiers malien, membre du collectif du 92, interpellé chez lui, taserisé, tué, puisque, nous dit-on, il avait pété les plombs en essayant de s’enfuir. À Vincennes, au Mesnil-Amelot, les centres de rétention de nouveau en révolte, parce que les sans-papiers y sont laissés « crever de froid, de faim et de maladie », dans des conditions qu’on refuserait à des bêtes.
Et partout cette banalité du mal, à tous les échelons de la vie sociale, cette intime corruption des consciences en vertu de laquelle il est normal d’asseoir ses fortunes, grandes ou petites, privées et publiques, sur l’enfer qu’on fait subir aux damnés de ce monde.
Dans cet état des choses, un rêve, éveillé. Ou, si l’on veut, un apologue, en deux
tableaux, une moralité.
Premier tableau. On y voit les sans-papiers formant un seul être, et ce large corps unique, comme un pachyderme immergé dans la mare fléchée « douce France ». Le rêveur de passage qui le voit poursuit sa route mais en avançant il revient en arrière, il revoit le géant qui entre dans l’eau, la tête troublée par l’idée fixe : « heureux pays des Droits de l’homme ». Ce n’est pas pour rien que pachyderme veut dire peau épaisse. Le grand corps immergé ne l’est pas dans une mare charmante mais dans un sombre marais : sa peau épaisse n’est pas imperméable seulement à l’eau, elle l’est aussi à l’expérience sensible du marécage, il y berce son âme offusquée par la vase que soulèvent ses moindres mouvements, dans le doux pays des Droits.
Second tableau. L’énorme créature refait surface, et c’est maintenant un hippopotame géant que voit le rêveur. Il ne sort son mufle que pour respirer, il secoue sa croupe hors de l’eau pour la libérer des sangsues qui l’habitent. Mais, à l’air libre, d’autres parasites, et ça voltige et ça se rue. Car il y a, au-dessus de la mare, tout un monde de petits êtres voraces, moustiques et autres moucherons suceurs, l’air en est noir et irrespirable. Aussi voilà ce qu’aperçoit encore notre rêveur : la créature géante qui replonge son mufle au fond de l’eau, et sa croupe puissante qui l’y suit.
Mais nous, nous ne rêvons pas. Quittons ce rêve avant qu’il nous étouffe, et jusqu’au jour où le géant sorti de l’eau se redressera de toute sa taille pour respirer. Mais maintenant, sortons nous-mêmes prendre un bol d’air frais chez les femmes du 9ème collectif de sans-papiers.

voix.sans.papiers@gmail.com

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La Suisse condamnée pour la détention illégale d’un réfugié

La Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la Suisse le 2 décembre 2010 pour une détention jugée abusive, dans le cas d’un survivant de Srebrenica, visé par une décision de renvoi avec toute sa famille, et détenu en vue du renvoi pendant 22 jours dans le canton de Vaud. Les juges vaudois considéraient que la détention était justifiée par des indices concrets d’une volonté de se soustraire au refoulement du seul fait que l’intéressé refusait d’accepter de quitter « volontairement » la Suisse. La Cour de Strasbourg a cependant estimé que la détention ne répondait à aucune nécessité, dès lors que le requérant avait toujours répondu à toutes les convocations et que sa situation de famille (4 enfants) ne lui permettait guère de « disparaître » pour échapper au refoulement, d’ailleurs suspendu dans l’intervalle par une procédure de réexamen. La violation de l’art. 5 al. 1 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), qui consacre le droit à la liberté, a été admise à l’unanimité des juges de Strasbourg, qui ont en outre accordé au requérant une indemnité de 10’000 euros.

Source : Observatoire Romand de droit d’asile et des étrangers

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Court-circuit

L’info n’est sortie que aujourd’hui mais mardi passé un violent émeute a éclaté au centre de retention de Fylakion, à proximité de Evros, dans la régione grecque de Thessalie. Les requérants d’asile ont provoqué un court-circuit causant un black-out total dans la structure, ils ont bloqué les égouts et vandalisés plusieurs partie du centre.

A l’arrivée des flics anti-émeute, les migrants ont souhaité le bienvenu en leur balançant du chlore dessus. En effet les prisionniers doivent nettoyer eux même leur cage et le reste du centre car aucun service est prévu depuis trois ans dans ce centre qui enferme plus de 1000 refugiés (capacité maximale théorique 350 personnes).

Quatre migrants sont arrivés à s’évader durant le riot!

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Poser les bonnes questions

La traduction d’un tract qui circule dans les rues suisse-allemand.

Un vent de racisme souffle dans notre quotidien. Celui qui a un passé de migrant peut très bien le sentir. Qu’il vienne des flics, des politiciens, des collègues ou de passants. Pourtant, cela nous touche tous. Ce racisme n’est pas le produit d’une simple humeur; les politiciens l’exacerbent, on le remarque quotidiennement. Non, ce racisme est une technique du gouvernement. Il poursuit un objectif.
Pendant qu’il sert de soupape à la frustration des travailleurs, il met en concurrence ceux qui triment en effet de même tous les jours pour une quelconque crevure. Le racisme nous fait dévier de rechercher la cause de nos problèmes dans ces rapports sociaux oppressants. Parce que ceux-ci nous sont imposés par les mêmes personnes, que l’on soit suisse ou migrant-e.
En revanche, pour les gouvernants, le racisme sert de soutien à l’économie. Des caricatures d’ennemis servent de prétexte pour imposer des lois qui, en fin de compte, assurent une exploitation le plus inconditionnelle possible des migrants: la menace toujours plus quotidienne d’être incarcéré pendant des mois et enfin expulsé cherche à les maintenir en laisse comme force de travail bon marché et flexible. En marge des accords migratoires existants avec de nombreux pays, le ministère de l’économie (beaucoup plus que la xénophobie) décide de qui sera « accueilli » et qui ne le sera pas (cela, m麥e l’UDC le sait).
Donc, si on accepte la montée du racisme, on ne fait que le jeu des riches et des gouvernants. Si on le refuse et qu’on rencontre les êtres humains non pas au travers de catégories mais comme des individus, on peut y trouver des complices pour combattre des problèmes qui nous sont finalement communs: l’exploitation et l’autorité.
Poser les bonnes questions
Nous n’avons aucun réponse aux questions du politicien sur les étrangers, le crime et la sécurité. Tout simplement parce que ces questions sont elles-mêmes fausses. Pour nous la question n’est pas, comment l’Etat doit traiter des demandeurs d’asile, des sans-papiers et des « criminels étrangers », mais plutôt: est-ce qu’on veut d’un monde qui enferme les humains entre des frontières, des lois et des murs de prisons? Est-ce qu’on veut d’un ordre social qui livre les hommes à une exploitation sans conditions, qui les enferme pendant des mois et les expulse de force parce qu’ils n’ont pas de papiers d’identité en règle? Est-ce qu’on veut d’une société qui contrôle, isole, exploite, aliène, humilie et finalement déshumanise?
Cernées par toute sorte de marchandises, de styles de vie et de nouvelles technologies, ces questions semblent noyées dans le vide spirituel du quotidien. Les contraintes sociales nous poussent à vivre pour le but, au lieu de vivre dans le moment, à bosser pour s’en tenir, à fonctionner, sans jamais s’arrêter… comme si tout était fait pour qu’on n’ose pas à poser la question des conditions de vie. La poser sérieusement. Car seule une rupture délibérée ou inattendue avec ce quotidien et ses contraintes nous permettrait de nous demander: pourquoi donc comme ça et pas autrement, complètement autrement? Et pourquoi ne pas faire de ce « complètement autre » le point de départ de nos désirs, au lieu de cette triste réalité?
Les questions des politiciens, les votations et les initiatives ne nous intéressent pas, tout simplement, parce qu’ils portent en eux-mêmes la reconnaissance de leur domination. Discuter sur la question, à partir de quelle moment les migrants doivent être expulsés, présuppose déjà en elle-même l’approbation des contrôles, des prisons et des expulsions. Nos questions partent d’un point complètement différent. D’un point de vue éthique. D’une sensibilité libertaire et anti-autoritaire. Personne ne doit être enfermé. Personne ne doit être dominé ou exploité. Tout le monde doit être libre d’autoorganiser leur vies. Pour cela, la fin de l’état est nécessaire. L’insurrection contre les autorités est une question de dignité.
C’est pour cela que nous nous reconnaissons dans les révoltes contre l’oppression, que ce soit dans les centres de rétention ou dans la rue. Quand on parle ici d’éthique, ça n’a rien à voir avec des moralisateurs ou des humanistes. Il s’agit de peser nos conditions de vie et nos rêves. Et, en considération de la réalité qui s’oppose à ces dernières comme un rempart, notre décision ne peut qu’être un déclaration de guerre.
Pour une vie sans papiers ni États!
Déchainons la rage contre toute autorité!
des anarchistes

Un vent de racisme souffle dans notre quotidien. Celui qui a un passé de migrant peut très bien le sentir. Qu’il vienne des flics, des politiciens, des collègues ou de passants. Pourtant, cela nous touche tous. Ce racisme n’est pas le produit d’une simple humeur; les politiciens l’exacerbent, on le remarque quotidiennement. Non, ce racisme est une technique du gouvernement. Il poursuit un objectif.
Pendant qu’il sert de soupape à la frustration des travailleurs, il met en concurrence ceux qui triment en effet de même tous les jours pour une quelconque crevure. Le racisme nous fait dévier de rechercher la cause de nos problèmes dans ces rapports sociaux oppressants. Parce que ceux-ci nous sont imposés par les mêmes personnes, que l’on soit suisse ou migrant-e. En revanche, pour les gouvernants, le racisme sert de soutien à l’économie. Des caricatures d’ennemis servent de prétexte pour imposer des lois qui, en fin de compte, assurent une exploitation le plus inconditionnelle possible des migrants: la menace toujours plus quotidienne d’être incarcéré pendant des mois et enfin expulsé cherche à les maintenir en laisse comme force de travail bon marché et flexible. En marge des accords migratoires existants avec de nombreux pays, le ministère de l’économie (beaucoup plus que la xénophobie) décide de qui sera « accueilli » et qui ne le sera pas (cela, m麥e l’UDC le sait).
Donc, si on accepte la montée du racisme, on ne fait que le jeu des riches et des gouvernants. Si on le refuse et qu’on rencontre les êtres humains non pas au travers de catégories mais comme des individus, on peut y trouver des complices pour combattre des problèmes qui nous sont finalement communs: l’exploitation et l’autorité.
Poser les bonnes questions
Nous n’avons aucun réponse aux questions du politicien sur les étrangers, le crime et la sécurité. Tout simplement parce que ces questions sont elles-mêmes fausses. Pour nous la question n’est pas, comment l’Etat doit traiter des demandeurs d’asile, des sans-papiers et des « criminels étrangers », mais plutôt: est-ce qu’on veut d’un monde qui enferme les humains entre des frontières, des lois et des murs de prisons? Est-ce qu’on veut d’un ordre social qui livre les hommes à une exploitation sans conditions, qui les enferme pendant des mois et les expulse de force parce qu’ils n’ont pas de papiers d’identité en règle? Est-ce qu’on veut d’une société qui contrôle, isole, exploite, aliène, humilie et finalement déshumanise?
Cernées par toute sorte de marchandises, de styles de vie et de nouvelles technologies, ces questions semblent noyées dans le vide spirituel du quotidien. Les contraintes sociales nous poussent à vivre pour le but, au lieu de vivre dans le moment, à bosser pour s’en tenir, à fonctionner, sans jamais s’arrêter… comme si tout était fait pour qu’on n’ose pas à poser la question des conditions de vie. La poser sérieusement. Car seule une rupture délibérée ou inattendue avec ce quotidien et ses contraintes nous permettrait de nous demander: pourquoi donc comme ça et pas autrement, complètement autrement? Et pourquoi ne pas faire de ce « complètement autre » le point de départ de nos désirs, au lieu de cette triste réalité?
Les questions des politiciens, les votations et les initiatives ne nous intéressent pas, tout simplement, parce qu’ils portent en eux-mêmes la reconnaissance de leur domination. Discuter sur la question, à partir de quelle moment les migrants doivent être expulsés, présuppose déjà en elle-même l’approbation des contrôles, des prisons et des expulsions. Nos questions partent d’un point complètement différent. D’un point de vue éthique. D’une sensibilité libertaire et anti-autoritaire. Personne ne doit être enfermé. Personne ne doit être dominé ou exploité. Tout le monde doit être libre d’autoorganiser leur vies. Pour cela, la fin de l’état est nécessaire. L’insurrection contre les autorités est une question de dignité.
C’est pour cela que nous nous reconnaissons dans les révoltes contre l’oppression, que ce soit dans les centres de rétention ou dans la rue. Quand on parle ici d’éthique, ça n’a rien à voir avec des moralisateurs ou des humanistes. Il s’agit de peser nos conditions de vie et nos rêves. Et, en considération de la réalité qui s’oppose à ces dernières comme un rempart, notre décision ne peut qu’être un déclaration de guerre.
Pour une vie sans papiers ni États! Déchainons la rage contre toute autorité!

des anarchistes

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