Articles contenant le tag centres fermés

Évasions au centre de rétention de Restinco

Vendredi passé les détenus du CIE (centre d’Identification et Expulsion) de Restinco (en Italie du sud) ont tenté une nouvelle évasion.

Après avoir percé une ouverture dans un des murs extérieurs du centre, ils ont essayé de sortir sans se laisser apercevoir par les  gardiens. Plusieurs policers se sont précipités sur place, mais tout de même quatre sans-papiers sont arrivés à regagner ainsi leur liberté.

En 32 ils étaient déjà arrivés en s’enfuir du centre fermé il y a deux semaine

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Evasion du centre fermé à Milan

11 personnes ont tenté de s’évader du CIE (centre d’identification et expulsion) de Milan, dans la nuit du 18 decembre, en limant les barreaux des cages du bâtiment.

Quatre sont arrivé effectivement à s’enfuir et, d’autant qu’on en sache, aujourd’hui ils se baladent au soleil. Le matin suivant, la vengeance des policiers : les flics ont séquestré des couvertures, des objets personnels et de l’eau.

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Manif à Bienne le 23.12 en solidarité avec les sans-papiers

Le 19 novembre Sopoudé, sans-papier ivoirien en Suisse depuis 6 ans, s’est à nouveau fait arrêter et emprisonner. Durant ces 6 années, Sopoudé s’est fait des ami-e-s ici, il a travaillé, s’est engagé, bref comme toute personne vivant quelque part il a construit sa vie. Comme des milliers de sans-papiers qui vivent ici, il a reçu une réponse négative à sa demande d’asile. Ses amis ont pu être témoin de ce qui arrive à ces milliers de sans-papiers, ils/elles ont vu Sopoudé perdre son logement et et ses moyens d’existence et être confronté aux tracasseries bureaucratiques aux traques policières aux amendes à payer et aux séjours en prison.

Le racisme ambiant alimenté par le populisme permet le durcissement des politiques d’asile et de migration. Ces politiques créent des situations inhumaines: travail au noir forcé voire esclavagisme, parcage dans des centres d’accueil d’urgences, enfermement dans des centres de rétention et pour finir expulsion forcée entrainant parfois la mort. Elles ont aussi fait perdre de vue quelque chose d’essentiel: le droit fondamental pour toute personne de se déplacer et de vivre où bon lui semble. Nous pensons que c’est dans la nature de tout être vivant de se déplacer vers des conditions d’existence meilleures. Les causes de la misère et par conséquent des migrations massives sont profondément ancrées dans notre société basée sur l’exploitation et l’oppression. En légiférant sur le droit d’asile, le pouvoir exploite un phénomène naturel pour créer des catégories dans la population qui seront ensuite mises en compétition dans le monde du travail (qu’il soit légal ou non). Le patronat disposant ainsi d’une main-d’oeuvre sans droits peut faire pression sur les salaires et les conditions de travail de tous et toutes. Cherchant toujours à rapprocher la situation de ceux qui ont des droits vers celles de ceux qui n’ont en pas.
Les politiques d’exceptions ne sont que les futures normes de toute la population.

Ne plus se laisser faire
Empêcher les renvois, les détentions administratives.
Se battre contre l’isolement et l’exploitation.
Lutter pour la régularisation de tous les sans-papiers. Tout ceci n’est pas seulement de la solidarité, c’est de l’auto-défense.

Nous voulons la libération et la régularisation de Sopoudé et de tous les sans-papiers.
Nous voulons l’arrêt des renvois.
Pour cela il faut nous organiser et céer un rapport de force populaire qui fasse plier le pouvoir.

Manifestation jeudi 23 décembre à 19h. devant la gare (dès 17h30 vin chaud)

Pour se rencontrer, discuter et s’organiser: venez le 20 janvier 2011 à 18h30 à la Fabrik9 (rue neuve 9), un repas suivra la dicussion.

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Court-circuit

L’info n’est sortie que aujourd’hui mais mardi passé un violent émeute a éclaté au centre de retention de Fylakion, à proximité de Evros, dans la régione grecque de Thessalie. Les requérants d’asile ont provoqué un court-circuit causant un black-out total dans la structure, ils ont bloqué les égouts et vandalisés plusieurs partie du centre.

A l’arrivée des flics anti-émeute, les migrants ont souhaité le bienvenu en leur balançant du chlore dessus. En effet les prisionniers doivent nettoyer eux même leur cage et le reste du centre car aucun service est prévu depuis trois ans dans ce centre qui enferme plus de 1000 refugiés (capacité maximale théorique 350 personnes).

Quatre migrants sont arrivés à s’évader durant le riot!

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Poser les bonnes questions

La traduction d’un tract qui circule dans les rues suisse-allemand.

Un vent de racisme souffle dans notre quotidien. Celui qui a un passé de migrant peut très bien le sentir. Qu’il vienne des flics, des politiciens, des collègues ou de passants. Pourtant, cela nous touche tous. Ce racisme n’est pas le produit d’une simple humeur; les politiciens l’exacerbent, on le remarque quotidiennement. Non, ce racisme est une technique du gouvernement. Il poursuit un objectif.
Pendant qu’il sert de soupape à la frustration des travailleurs, il met en concurrence ceux qui triment en effet de même tous les jours pour une quelconque crevure. Le racisme nous fait dévier de rechercher la cause de nos problèmes dans ces rapports sociaux oppressants. Parce que ceux-ci nous sont imposés par les mêmes personnes, que l’on soit suisse ou migrant-e.
En revanche, pour les gouvernants, le racisme sert de soutien à l’économie. Des caricatures d’ennemis servent de prétexte pour imposer des lois qui, en fin de compte, assurent une exploitation le plus inconditionnelle possible des migrants: la menace toujours plus quotidienne d’être incarcéré pendant des mois et enfin expulsé cherche à les maintenir en laisse comme force de travail bon marché et flexible. En marge des accords migratoires existants avec de nombreux pays, le ministère de l’économie (beaucoup plus que la xénophobie) décide de qui sera « accueilli » et qui ne le sera pas (cela, m麥e l’UDC le sait).
Donc, si on accepte la montée du racisme, on ne fait que le jeu des riches et des gouvernants. Si on le refuse et qu’on rencontre les êtres humains non pas au travers de catégories mais comme des individus, on peut y trouver des complices pour combattre des problèmes qui nous sont finalement communs: l’exploitation et l’autorité.
Poser les bonnes questions
Nous n’avons aucun réponse aux questions du politicien sur les étrangers, le crime et la sécurité. Tout simplement parce que ces questions sont elles-mêmes fausses. Pour nous la question n’est pas, comment l’Etat doit traiter des demandeurs d’asile, des sans-papiers et des « criminels étrangers », mais plutôt: est-ce qu’on veut d’un monde qui enferme les humains entre des frontières, des lois et des murs de prisons? Est-ce qu’on veut d’un ordre social qui livre les hommes à une exploitation sans conditions, qui les enferme pendant des mois et les expulse de force parce qu’ils n’ont pas de papiers d’identité en règle? Est-ce qu’on veut d’une société qui contrôle, isole, exploite, aliène, humilie et finalement déshumanise?
Cernées par toute sorte de marchandises, de styles de vie et de nouvelles technologies, ces questions semblent noyées dans le vide spirituel du quotidien. Les contraintes sociales nous poussent à vivre pour le but, au lieu de vivre dans le moment, à bosser pour s’en tenir, à fonctionner, sans jamais s’arrêter… comme si tout était fait pour qu’on n’ose pas à poser la question des conditions de vie. La poser sérieusement. Car seule une rupture délibérée ou inattendue avec ce quotidien et ses contraintes nous permettrait de nous demander: pourquoi donc comme ça et pas autrement, complètement autrement? Et pourquoi ne pas faire de ce « complètement autre » le point de départ de nos désirs, au lieu de cette triste réalité?
Les questions des politiciens, les votations et les initiatives ne nous intéressent pas, tout simplement, parce qu’ils portent en eux-mêmes la reconnaissance de leur domination. Discuter sur la question, à partir de quelle moment les migrants doivent être expulsés, présuppose déjà en elle-même l’approbation des contrôles, des prisons et des expulsions. Nos questions partent d’un point complètement différent. D’un point de vue éthique. D’une sensibilité libertaire et anti-autoritaire. Personne ne doit être enfermé. Personne ne doit être dominé ou exploité. Tout le monde doit être libre d’autoorganiser leur vies. Pour cela, la fin de l’état est nécessaire. L’insurrection contre les autorités est une question de dignité.
C’est pour cela que nous nous reconnaissons dans les révoltes contre l’oppression, que ce soit dans les centres de rétention ou dans la rue. Quand on parle ici d’éthique, ça n’a rien à voir avec des moralisateurs ou des humanistes. Il s’agit de peser nos conditions de vie et nos rêves. Et, en considération de la réalité qui s’oppose à ces dernières comme un rempart, notre décision ne peut qu’être un déclaration de guerre.
Pour une vie sans papiers ni États!
Déchainons la rage contre toute autorité!
des anarchistes

Un vent de racisme souffle dans notre quotidien. Celui qui a un passé de migrant peut très bien le sentir. Qu’il vienne des flics, des politiciens, des collègues ou de passants. Pourtant, cela nous touche tous. Ce racisme n’est pas le produit d’une simple humeur; les politiciens l’exacerbent, on le remarque quotidiennement. Non, ce racisme est une technique du gouvernement. Il poursuit un objectif.
Pendant qu’il sert de soupape à la frustration des travailleurs, il met en concurrence ceux qui triment en effet de même tous les jours pour une quelconque crevure. Le racisme nous fait dévier de rechercher la cause de nos problèmes dans ces rapports sociaux oppressants. Parce que ceux-ci nous sont imposés par les mêmes personnes, que l’on soit suisse ou migrant-e. En revanche, pour les gouvernants, le racisme sert de soutien à l’économie. Des caricatures d’ennemis servent de prétexte pour imposer des lois qui, en fin de compte, assurent une exploitation le plus inconditionnelle possible des migrants: la menace toujours plus quotidienne d’être incarcéré pendant des mois et enfin expulsé cherche à les maintenir en laisse comme force de travail bon marché et flexible. En marge des accords migratoires existants avec de nombreux pays, le ministère de l’économie (beaucoup plus que la xénophobie) décide de qui sera « accueilli » et qui ne le sera pas (cela, m麥e l’UDC le sait).
Donc, si on accepte la montée du racisme, on ne fait que le jeu des riches et des gouvernants. Si on le refuse et qu’on rencontre les êtres humains non pas au travers de catégories mais comme des individus, on peut y trouver des complices pour combattre des problèmes qui nous sont finalement communs: l’exploitation et l’autorité.
Poser les bonnes questions
Nous n’avons aucun réponse aux questions du politicien sur les étrangers, le crime et la sécurité. Tout simplement parce que ces questions sont elles-mêmes fausses. Pour nous la question n’est pas, comment l’Etat doit traiter des demandeurs d’asile, des sans-papiers et des « criminels étrangers », mais plutôt: est-ce qu’on veut d’un monde qui enferme les humains entre des frontières, des lois et des murs de prisons? Est-ce qu’on veut d’un ordre social qui livre les hommes à une exploitation sans conditions, qui les enferme pendant des mois et les expulse de force parce qu’ils n’ont pas de papiers d’identité en règle? Est-ce qu’on veut d’une société qui contrôle, isole, exploite, aliène, humilie et finalement déshumanise?
Cernées par toute sorte de marchandises, de styles de vie et de nouvelles technologies, ces questions semblent noyées dans le vide spirituel du quotidien. Les contraintes sociales nous poussent à vivre pour le but, au lieu de vivre dans le moment, à bosser pour s’en tenir, à fonctionner, sans jamais s’arrêter… comme si tout était fait pour qu’on n’ose pas à poser la question des conditions de vie. La poser sérieusement. Car seule une rupture délibérée ou inattendue avec ce quotidien et ses contraintes nous permettrait de nous demander: pourquoi donc comme ça et pas autrement, complètement autrement? Et pourquoi ne pas faire de ce « complètement autre » le point de départ de nos désirs, au lieu de cette triste réalité?
Les questions des politiciens, les votations et les initiatives ne nous intéressent pas, tout simplement, parce qu’ils portent en eux-mêmes la reconnaissance de leur domination. Discuter sur la question, à partir de quelle moment les migrants doivent être expulsés, présuppose déjà en elle-même l’approbation des contrôles, des prisons et des expulsions. Nos questions partent d’un point complètement différent. D’un point de vue éthique. D’une sensibilité libertaire et anti-autoritaire. Personne ne doit être enfermé. Personne ne doit être dominé ou exploité. Tout le monde doit être libre d’autoorganiser leur vies. Pour cela, la fin de l’état est nécessaire. L’insurrection contre les autorités est une question de dignité.
C’est pour cela que nous nous reconnaissons dans les révoltes contre l’oppression, que ce soit dans les centres de rétention ou dans la rue. Quand on parle ici d’éthique, ça n’a rien à voir avec des moralisateurs ou des humanistes. Il s’agit de peser nos conditions de vie et nos rêves. Et, en considération de la réalité qui s’oppose à ces dernières comme un rempart, notre décision ne peut qu’être un déclaration de guerre.
Pour une vie sans papiers ni États! Déchainons la rage contre toute autorité!

des anarchistes

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Vincennes : témoignages, faim et feu

Deux véhicules de la croix rouge incendiés au 6ème arrondissement de paris en solidarité avec les détenus du CRA de Vincennes. En italie comme en France la Croix Rouge sous l’alibi d’un aide humanitaire est complice et bourreau des prisons ethniques

De Indymedia Lille

Dans la nuit du 1 au 2 décembre, 2 véhicules de la Croix Rouge sont partis en flamme rue Desgoffe dans le 6e arrondissement à Paris. Voulant faire croire qu’elle « aide » les gens, la Croix Rouge est présente dans plusieurs camps pour étrangers et réfugiés, ainsi que dans plusieurs centres pour sans-abris. Mais la Croix Rouge ne fait qu’enfermer les pauvres dans leur misère : c’est la caution humanitaire de l’Etat et du capital.

Solidarité avec les évadés et les révoltés du centre de rétention de Vincennes.

Entre-temps ils arrivent des témoignages de l’intérieur du centre

1ère personne retenue :

« Ce qui se passe à l’intérieur, c’est tout clair. On est même pas libre dedans. On mange que ce qui est presque périmé. Par exemple, ce que l’on nous a donné à manger aujourd’hui, est mangeable jusqu’au 24 et on est le 24. On nous a aussi donné à manger un truc comme du poulet rôti, périmé le 25, demain. C’est quoi ça ?! On dort même pas libre. À 5h ou 6h, ils appellent au micro « monsieur…. », super fort en plus. On peut pas dormir. Je suis fatigué. Là, on est dans le bâtiment D-E [1] . Je ne sais pas quel numéro c’est. Parce qu’il y a trois bâtiments. Là on est dans celui qui est à côté de leur entrée. Franchement c’est la galère. C’est même pas un centre ça ! C’est plus que la prison ! (derrière, on entend les haut-parleurs du centre, un son fort et inaudible en sort.) Ils le font exprès. Ils veulent nous maltraiter. Ils augmentent le volume. Ils le font exprès. On ne comprend rien ! La grève, ça fait presque deux jours (depuis mardi 23 novembre) qu’on n’a pas mangé ! Il y a des indiens, des pakistanais, des chinois… Ils n’ont pas mangé. Ils ne sortent même pas. Ils restent dans les chambres. Y’ en a qui ont tout de même mangé. Ils sont malades, ils ne peuvent pas faire la grève. Mais la plupart font la grève. Dedans, on est un peu plus de soixante-dix. On est environ soixante à faire la grève. On a décidé de faire la grève en ce faisant passer le message. De toute façon, si on mange les trucs d’ici, bientôt périmés, on va tomber malade. Alors c’est mieux de pas manger. Si c’était périmé dans dix ou cinq jours peut-être qu’on mangerait, même si c’est dégueulasse. Mais là, périmé le lendemain ou dans même pas deux jours, non ! C’est aussi contre les violences de la police qu’on fait la grève. De toute façon, ils s’en foutent de notre grève. Ils disent juste : « Vas-y, vas-y fait la grève ! De toute façon tu seras pas libre ! » Les gens qui sont partis, qui se sont échappés, ils ont cassé la fenêtre à cause des violences et tout ça, ils sont sortis du centre. Ils préfèrent sortir de là, s’enfuir que rester encore deux ou trois jours ! Franchement c’est malade ici. Y’ a des gens qui prennent des rasoirs. Y’ en a qui se sont blessés eux-mêmes leur corps, leurs mains. Pour qu’ils sortent. Ils n’ont pas le choix. Y’ en a deux ou trois, je ne sais plus, qui ont réussi à s’échapper. Les autres se sont fait attraper par la police. Ils n’ont pas réussi à aller jusqu’à l’autoroute. Après ils les ont emmenés ici. Ils les ont frappés, tapés. Des violences. Après ils les ont changés de centre. C’est grave, c’est grave ! Y’ a des gens qui sont tombés malade à ce moment là. Quand t’es malade, pour voir l’infirmière, avoir des médicaments, ils te disent toujours qu’il faut attendre, qu’il y a déjà beaucoup de monde. Comment ça se fait qu’il y a qu’une seule infirmière dans le centre alors qu’on est plus de cent quatre-vingt personnes. Le soir, elle est pas là. Y’ a pas de permanence. Si tu tombes malade le soir, faut que tu attendes jusqu’au lendemain. Et le lendemain, y’ a pas de place. »

2ème personne retenue :

« Les droits des gens, sont bafoués. Y’ a des gens qui tentent de se suicider tous les jours. Y’en a qui se blessent avec des lames. Ils s’écorchent… »

3ème personne retenue :

« Ici la nourriture n’est pas bonne. Elle n’est pas fraîche alors les gens tombent malades. Hier, on a décidé d’arrêter de manger, et le midi et le soir, il y a eu plein de gens qui n’ont pas mangé. »

4ème personne retenue :

« Ici, ils nous donnent pas bien à manger. C’est toujours la même chose, ça fait trois jours que moi je ne mange pas et hier on a commencé la grève de la faim. »

La première personne reprend la parole :

« Les gens disent qu’ils feront la grève jusqu’à ce qu’ils soient libérés, jusqu’à ce qu’ils soient libres, qu’ils sortent de cette merde, excusez-moi de dire ces mots là, mais c’est vraiment la merde. Un journée ici, c’est comme un mois. On veut la liberté, on veut sortir de la merde. Dans les autres centres, je sais pas, mais ici tu ne peux même pas dormir, à 5h du matin ils mettent les hauts-parleurs. A 5h du matin ? ça va pas ou quoi ! Quand tu dois voir le juge, ils te lèvent à 5h du matin, mais tu vas où à 5h ?! Tu t’habilles, tu sors, t’as même pas pris ton petit déjeuner, ils te sortent dehors et t’attends, t’attends, t’attends… pendant trois heures. Ils pourraient nous laisser dormir jusqu’à 9h et puis partir direct. Pour aller voir le juge, il faut attendre trois heures, dehors, dans le froid. Pour voir le juge à 10h, on pourrait se lever vers 8h30. Ils te sortent à 6h et t’attends 7h, 7h30, 8h, et à 9h, tu pars voir le juge. On est des êtres humains, on est pas des animaux, on est pas des robots pour rester dehors dans le froid. Alors on leur demande : « s’il vous plait monsieur est-ce qu’on peut attendre dedans ? » Comme ça on reste au chaud pour boire un petit café. Ils nous répondent « Non, tu peux pas, t’as pas le droit, restes là jusqu’à 10h ». On veut sortir de la merde, c’est pour ça qu’on fait la grève, c’est ce que veulent les gens. Les seules personnes qui mangent, c’est parce qu ’elles sont malades. Les autres ne mangent pas et de toute façon même si tu veux manger, qu’est-ce que tu vas manger ? Des choses périmées ?! Ils donnent le poisson avec la sauce, là, et puis des pâtes toujours des pâtes, des pâtes, des pâtes. La viande, ils la gardent pour eux. On est des êtres humains, on peut pas manger tous les jours la même chose. Y’ a des trucs que les policiers gardent pour eux, ils cachent les boîtes et ils vont les manger dehors. Parcequ’ ils ont pas le droit de manger dedans. Je vous jure que j’ai vu un policier qui a caché dans sa veste une boîte, qui était normalement pour nous, pour la manger dehors. La viande c’est pour les retenus du centre, c’est pas pour eux. Je vous jure qu’il a demandé à la dame qui surveille les gens du centre [2] de lui mettre de coté… »

5ème personne retenue :

« Ici, c’est de la merde ! La bouffe, c’est de la merde. Les policiers sont pas gentils, y’ en a qui se font taper par les policiers. »

6ème personne retenue :

« Bonsoir, moi je suis clandestin, je suis dans le centre de rétention. Dedans, il n’y a que de la merde, y’ a pas de bonne nourriture, c’est la prison. »

7ème personne retenue : (elle parle en italien)

« début en italien… »

Puis une personne traduit ce qu’il dit :

« Il a été frappé par la police. Il a subi des violences. Il a sa main cassée, il a demandé à voir l’infirmière, on lui a répondu : « non pas aujourd’hui, demain ». Il doit attendre, alors qu’il ne sait même pas ce qui est arrivé à sa main. Elle est cassée, il faut mettre un plâtre. Le monsieur, il a mal à la main, il peut même pas manger avec, il arrive pas à dormir. Qu’est-ce qu’il peut faire ? Il a pas le choix, il va attendre jusqu’à demain. Ça fait quatre jours. Il y avait deux personnes qui parlaient, elles se chamaillait mais gentiment, puis quatre ou six policiers sont entrés dans la salle et ont commencé à frapper tous ceux qu’ils trouvaient. Lui, il a reçu quatre coups sur la main. Son copain aussi s’est fait frapper. Leurs vêtements sont tout déchirés à cause de la police. Il dit qu’on lui a même pas donné des choses pour s’habiller alors il se couvre avec une couverture. Il a demandé au bureau, à l’office, quelque chose pour s’habiller, ils ont même pas voulu lui donner de vêtements. Franchement le centre, c’est grave ce qui se passe ici. Si vous pouvez faire quelque chose, il faudrait que tout le monde sorte de là, s’il vous plait. Y’a quelqu’un qui a sa femme et ses enfants dehors, son vol est programmé, il doit partir. Je vous parle sérieusement. »

8ème personne retenue :

« Moi je suis en grève de la faim depuis le début, il y a beaucoup de monde ici qui la font. Lundi soir on a entendu un feu d’artifice. On a vu un peu, on est sorti pour crier mais il y a des renforts de police qui sont arrivés… »

notes :

1-Selon l’ASSFAM, il y a 4 « unités » à l’heure actuelle à Vincennes (et non pas trois ), dont un serait « provisoire ». C’est le batiment 1 qui se compose de l’unité D et E. Toutefois il semblerait qu ’il n’y ait pas de véritable cloisonnement, puisqu’ils mangent ensemble, ont accès aux memes cabines téléphoniques, auxmemes « services » associatifs et autres…

2-Il s’agit sans doute d’une employée de l’entreprise de sous-traitance Gestion des Etablissments Pénitenciers et Services Auxiliaires ( GEPSA filiale de GDF-Suez). Selon l’ASSFAM, ils « organisent la vie dans le centre » (sic !). En fait ils s’occupent de la gestion des chambres, des repas, des services de l’hygiène etc…

fermeturetention@yahoo.net

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Grèce : je mangerais en tant que homme libre

La lutte des requérants d’asile en Grèce, dont on avait parlé il y a quelques jours, continue. Seulement un des quatre migrant, un journaliste, est arrivé à faire analyser son dossier pour obtenir l’état de réfugié. Les autres ont été transféré par les flics dans une « cellule disciplinaire » (πειθαρχείο) pour essayer de les flanquer. Un parmi eux est un condition critique mais ils sont tous motivés à continuer la grève de la faim : « je veux vous demander, pourquoi on doit rester en prison encore? In Iran on n’avait pas de liberté d’expression… ici on en pas la possibilité… Pensez à ça : exploitation, habitude, et prière. Quand l’exploitation devient une habitude, on prie mais on devrait lutter pour l’avoir! »

Cette protestation n’est que la pointe de l’iceberg, les centre de détentions en Grèce sont des véritables zones grises et c’est très rares qu’un acte de révolte devienne public.

Ici vous trouvez une bref chronologie des grèves de la faim dont se sont rendus protagonistes les réfugiés en Grèce

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Balade de solidarité à Vincennes (Paris)

De IndyMedia Paris

Deux rassemblements ont eu lieu aujourd’hui (samedi) devant le CRA de Vincennes suite aux évasions et aux révoltes de ces derniers jours.

Le premier, à 13h, a rassemblé une dizaine de personnes et permis un parloir sauvage d’environ 10 minutes. Les sans papiers ont pu répondre aux messages qui leur étaient adressés. Des deux côtés, on criait « liberté ».

Le second, à 15h, a réuni une quarantaine de personnes. La police en a encerclé une vingtaine sur le parking du CRA. À l’intérieur, les flics du centre ont empêché les sans papiers de sortir des bâtiments pour communiquer avec l’extérieur. Ils ont toutefois pu les entendre et ont dit que ces manifestations de solidarité leur faisaient plaisir.

La vingtaine de personnes encerclée a subi un contrôle d’identité au commissariat du 12e. Ils ont tous été relâchés.

LIBERTÉ POUR TOUS !

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Nouvelles de la Grèce : protestation à Athènes et ne Thessalie

Kassaveteia
Jeudi 25 novembre, quatre sans-papiers enfermés au centre de détention de Kassaveteia, dans la région grecque de Thessalie, se sont cousu les lèvres avec du fil et une aiguille pour protester contre leur détention. Trois autres ont refusé de manger.
Au cours des quatorze derniers mois, ces sept sans-papiers, ainsi que 25 somaliens, ont baladé d’une prison à une autre, après avoir été arrêtés pour être entrés illégalement en grèce. Leur demande de libération est en cours mais ils peuvent aussi être expulsés.
Ils protestent contre leur possible expulsion et contre leur détention prolongée.
Selon certaines sources de clandestina.org (le collectif des migrants et des refugiés de Thessalonique), plusieurs sans-papiers détenus dans les centres de rétention grecques sont entrain de planifier des actions de protestation

(Sources : zpajol et clandestina.org)

Athènes
Plus d’une cinquantaine d’afghans ont mis en place un camping à proximité de l’acropole d’Athènes pour protester contre le refus, de la part de l’état grecque, de leur reconnaître l’état de réfugies. Beaucoup entre eux sont victimes des renvoi « Dublin » (dont on avait déjà parlés) et donc obligés à rester en Grèce car ils ont été identifiés et on leurs a pris leurs empreintes digitales.

(source : nobordersbrighton.blogspot.com)


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Encore un incendie au CIE de Bari

Hier dans l’après midi quelques migrants détenus au CIE (centre d’identification et expulsion) de Bari, au sud de l’Italie, ont brulé des matelas. Les pompiers sont intervenus pour dompter les flammes et quatre tunisiens, auteurs présumés du geste, ont été amenés en prison.

Cette geste de rébellion suit une révolte de plus grande ampleur qui a éclaté la semaine passée.

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