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Manif sauvage contre toutes les prisons à Bruxelles

UPDATE (RETOUR SUR LA MANIF)


Reprendre la rue… sauvagement, joyeusement

Il y a une semaine encore, une 50-aine de personnes ont pris les rues d’Anderlecht et y ont foutu un beau bordel. Ce sont ces moments, brefs mais joyeux, où sont dépassés les sentiments d’impuissance face au déroulement de ce monde. Où l’initiative est de notre côté. Ce sont ces moments que nous pouvons multiplier, partout, avec tous les moyens que nous avons à notre disposition, la rage au coeur , et l’amour autour.

Une grande banderole annonce la bonne nouvelle : ‘FEU AUX PRISONS’, des fumigènes et des feux d’artifice s’allument, les tracts circulent de main en main, ça résonne autre chose : partir des révoltes dans les prisons pour les ramener ici, dans nos quartiers, où ça part en cacahouètes contre les flics, où la tension régnante prend le devant de la paix sociale qu’ils essaient de nous vendre. Ça laisse des traces sur le passage. Les vitres d’une voiture de Carlson Wagonlit sautent, cette foutue agence de voyage qui organise aussi des expulsions, ainsi que quelques fenêtres des bureaux de la SNCB, toujours là pour prêter main-forte aux fl ics et aux contrôleurs, pour arrêter ceux qui fuient la police, avec ou sans papiers. Les journaleux de la télévision nationale, les langues du pouvoir, accueillent un fumigène sous leur véhicule.

Beaucoup plus qu’un coup d’éclat qui disparaît aussitôt, ces moments font partie d’une tension sociale, qui, dans certains quartiers, se montre clairement à nous depuis quelque temps. Ces deux derniers mois, à deux reprises, des commissariats ont été pris d’assaut par de nombreuses personnes. Dans les Marolles début octobre, les vitrines partent en éclats, leurs voitures sont abîmées, et deux flics essuient des pierres. Au square Albert début novembre, des cocktails sont jetés aux flics, quelques voitures partent en flammes. Deux jours plus tard, les bâtiments de la Police Judiciaire Fédérale sont pris pour cible. Au cœur de leur quartier d’Europe de merde et de ses institutions. Vitres brisées, façade noire de suie, un engin incendiaire laisse ses traces.

Nous ne voulons pas ici faire l’éloge de la seule violence, elle n’est qu’un moyen parmi bien d’autres qui exprime que certains ne veulent plus subir les violences de l’État. Patrouilles de flics partout, arrestations, tabassages, centres fermés, expulsions, licenciements, prisons, flics de quartiers, autant de raisons pour se révolter.

Contre la domination, pour répondre à notre soif de liberté.

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Grosse journée de mobilisation pour les anarchistes belges ! Une belle réponse de la part des camaradesà l’interdiction et la violente répression de la grosse mobilisation du No-Border Camp en octobre.

Le récit de la manif (Indymedia Bxl) :

Vendredi 12 novembre vers 18h, bravant une pluie battante, une cinquantaine de personnes sont parties en manifestation sauvage contre le nouveau centre fermé à Steenokkerzeel et contre toutes les prisons. La manifestation a commencé au métro Clémenceau (Anderlecht). Les manifestants ont distribué des tracts, lancé des feux d’artifice et allumé des fumigènes en criant des slogans contre les centres fermés, contre l’Etat, en solidarité avec les révoltes dans les prisons etc., ce qui a été accueilli avec enthousiasme par beaucoup de passants et d’habitants du quartier. Des patrouilles de police qui cherchaient à approcher la manifestation ont été reçues, comme il se doit, avec des jets de peinture, de farine et de pierres. Les vitres d’un véhicule appartenant à la société Carlson Wagonlit (qui collabore aux expulsions) et quelques fenêtres du bâtiment de la SNCB (qui participe aux rafles de sans papiers) ont été cassées. Un fumigène a été jeté sous un véhicule de la télévision nationale qui passait là par hasard. La manifestation est alors passée par la Gare du Midi pour entrer dans Saint-Gilles. A ce moment, de plus en plus de patrouilles de police cherchaient à encercler les manifestants. Des grillages et des barrières des chantiers ramassés sur le chemin ont été mis en travers de la rue pour les ralentir. Une fois dans Saint-Gilles, les manifestants se sont dispersés. La police n’a pu arrêter personne.

Le premier tract distribué pendant le cortège : « Contre les centres fermés et toutes les prisons »

Contre toutes les prisonsParce que la prison n’est qu’une prolongation extrême de cette société qui fondamentalement ne nous laisse pas choisir où nous sommes et où nous allons, ce que nous faisons ou pas. Parce que la prison et la loi n’ont rien à voir avec une notion de justice, mais n’existent que pour maintenir un certain système et pour jeter aux oubliettes les indésirables. Parce qu’une société qui a besoin d’enfermer des gens, de les torturer physiquement et mentalement et de les détruire, nous ferions mieux de l’attaquer au plus vite si nous voulons un jour pouvoir goûter à ce que pourrait être la liberté.

Pour un monde sans Etat Parce que peu importe l’Etat, il sera toujours l’un des obstacles sur le chemin de ceux qui veulent vivre libres. Parce que l’Etat nous réduira toujours à des numéros et nous étouffera en tant qu’individus. Parce que dans cette société il y a des personnes qui, à l’image de l’Etat, exercent du pouvoir sur d’autres. Devenir patron, jouer au maton, contrôler ton partenaire, dénoncer tes voisins. Toutes des attitudes qui renforcent l’Etat et les fondements de l’autorité en soi.

Pour un monde sans frontières Parce que les frontières existent pour protéger la ‘prospérité’. Une prospérité qui demande tout de nous et qui en échange nous donne une existence miteuse. Une prospérité qui rend riches quelques personnes et en exploite énormément d’autres. Parce que les frontières que le racisme, le nationalisme, le sexisme et la religion érigent, nous jettent les uns contre les autres et nous fait oublier ceux et ce qui vraiment nous pourrit la vie, nous contrôle et nous oppresse.

Parce que nous avons un désir sans borne pour un monde construit sur la solidarité et la liberté individuelle.

Pour un monde sans Etat et sans frontières

Et encore un autre texte distribué par les manifestants : « De la simplicité des choses »

Pour une fois nous allons essayer de parler un langage simple. Parce que les raisons pour lesquelles nous sommes en colère et voulons changer ce monde dans sa totalité et le plus vite possible, sont simples. Parce que, au fond, les désirs et les idées que nous avons sont simples.

Nous sommes tous différents, nous avons un passé différent, des histoires différentes. Nous travaillons, ou pas. Nous joignons, tout juste, les deux bouts à la fin du mois, ou pas. Nous sommes déjà passés par la taule, ou pas. Pourtant, il y a comme un fil rouge traversant nos vies qui lie la plupart d’entre nous. Nous essayons de survivre à une réalité que nous n’avons jamais choisie et qui, soyons honnêtes, au bout du compte, a vraiment peu à nous offrir. Chaque jour il nous faut, à nouveau, courir pour ne pas être piétinés. Au travail, à l’école, à actiris ou à l’onem. Partout on attend de nous que l’on approuve, que l’on acquièse, ou mieux encore, que l’on prenne l’initiative et joue le jeu avec acharnement pour qu’un jour, peut-être, on peut prendre la place du patron. Ils attendent toujours de nous de l’obéissance, parce que ce sont eux qui peuvent t’enfoncer la tête sous l’eau. Cette situation qui est devenue une réalité, signifie un attentat direct contre notre temps, notre énergie, notre santé et nos relations sociales. On nous offre une vie à l’ombre des bureaux et des usines. Et encore, cela ne nous offre aucune sécurité. Sur les derniers vingt ans il n’y a jamais eu, ici, autant de pauvres que maintenant. De plus en plus de personne ne parviennent pas à suivre le rythme et sont étranglés par la pauvreté. Il n’ y a évidemment pas que la pauvreté qui nous menace quand nous ne voulons plus suivre le cours normal des choses. Nous connaissons tous la menace de la prison. A ceux qui décident de tracer un chemin qui n’est pas proposé au menu, l’Etat répond par l’isolement et l’enfermement. Et l’Etat travaille dur à leur développement. A Steenokkerzeel, les dernières briques d’une nouvelle prison pour sans-papiers sont sur le point d’être posées. Une prison avec cellules individuelles, spécialement conçue pour les prisonniers révoltés qui n’abdiquent pas face à leur enfermement. Entre-temps neuf nouvelles prisons sont en cours d’élaboration, parmi lesquelles une prison pour mille personnes à Haren, dans la périphérie de Bruxelles. Une société construite sur la contrainte et le contrôle doit aussi construire des prisons pour maintenir les choses telles qu’elles sont. Nous n’acceptons ni cette société ni l’existence de ses prisons.

Heureusement il existe aussi d’autres personnes en colères, des personnes furieuses même. En France, ces deux derniers mois, l’atmosphère de la vie quotidienne a changé de ton. Une protestation de syndicats contre l’allongement de l’âge de la retraite fut pris par de nombreuses personnes comme un moment de lutte contre l’Etat, le capitalisme et plus encore. Plus près de nous, les derniers mois n’ont pas non plus manqué d’esprit d’entreprise. Dans plusieurs prisons, les détenus se sont révoltés et ont attaqués les infrastructures. Hors des murs, aussi, des personnes se sont confrontées à ce qui leur pourrit la vie. Il y a deux semaines, à Anderlecht, les flics se sont fait attaquer à coup de cocktail molotovs et de pierres, et à peine quelques jours plus tard des bureaux de la police fédérale ont subi une attaque incendiaire. Ces événements ne sortent pas de nulle part. Ces dernières années, ce genre d’actes se sont souvent produits. Il y a eu énormément de moments où l’Etat a été attaqué, les prisons et ceux qui les construisent se sont retrouvés avec des bâtons dans leurs roues, l’autorité sous toutes ses formes et couleurs harcelée.

Ce dont nous ne voulons plus a un visage contre lequel il semble possible de s’opposer. Maintenant reste la question de savoir si cette envie de se confronter n’est qu’un coup dans l’eau ou s’il peut vraiment changer le cours du fleuve. Nous voulons lutter contre ce qui nous étouffe. Pas seulement parce que nous trouvons ces choses dégueulasses, mais parce que, finalement, nous voulons aller vers quelque chose de complètement différent. Une manière autre de vivre ensemble où nous pourrions chercher sans entrave la plus grande liberté possible pour chacun. Un monde qui ne serait plus basé sur le travail, l’argent et la recherche d’argent, sur le pouvoir et la contrainte, mais sur la solidarité et les désirs partagés qui rompt avec la médiocrité quotidienne et fait de la vie une aventure. Des rêves qui deviennent réalité, repoussant chaque compromis qui voudrait nous convaincre de les amoindrir .Plus de patrons ni de travailleurs, donc, plus de détenus ni de matons, plus de chefs ni de suiveurs. Seulement nous-même et ce que nous voulons en faire.

Pour une lutte sans borne pour la liberté
Contre toute autorité, pour la révolution sociale

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Libération des quatre camarades arrêtés pendant le NoBorderCampBxl pour l’attaque au commissariat de Bruxelles

Après plusieurs semaines de mobilisation solidaire, les quatre camarades qui avaient été arrêtés le 4 octobre passé ont été liberé. Une cinquantaine de personnes avait alors attaqué le commissariat des Marolles à Bruxelles en réponse à la violente répression du NoBorderCamp !

Source : http://bxl.indymedia.org/

Suite à une requête des avocats auprès du juge d’instruction, celui-ci a décidé de lever le mandat d’arrêt pour les 4 compagnons inculpés dans l’attaque du commissariat des Marolles le 1er octobre. Ils sont sortis de la prison de Forest vendredi après-midi.

Une fois de plus, hier comme aujourd’hui, feu aux prisons!

Ici le tract de solidarité

Solidarité avec les inculpés de l’attaque contre le commissariat des Marolles !

Vendredi 1er octobre, une manifestation vivante contre les centres fermés, les prisons, les frontières et l’Etat était prévue au départ de la gare du Midi à Bruxelles. L’Etat ne le voyait apparemment pas du même œil et a militarisé le quartier. De nombreuses personnes on été arrêtées à la gare et dans ses environs, des flics armés de mitraillettes ont étés placés aux points stratégiques à Anderlecht et plusieurs unités anti-émeutes ont été mobilisées pour protéger les prisons de Forest et Saint-Gilles. Une interdiction de rassemblement a été décrétée dans la moitié de Bruxelles et la police envoyée dans les rues pour la faire respecter. Quelques heures après le départ prévu de la manifestation, des dizaines de personnes ont attaqué le commissariat des Marolles situé à cinq minutes de la gare du Midi. Le commissariat et quelques voitures de flics ont été vandalisés et deux agents blessés. Plus tard, quatre personnes ont été arrêtées et accusées de cette attaque. Ils sont maintenant enfermés dans la prison de Forest en attente de leur procès.

Nous soutenons entièrement l’attaque dont on les accuse, elle nous semble en fin de compte logique. Nous nous y reconnaissons. Non seulement parce que nous serons toujours contre les flics mais avant tout parce qu’elle s’inscrit dans une tension déjà présente depuis longtemps à Bruxelles, où de plus en plus de gens s’en prennent à ce qui cherche à les écraser, les exploiter, les contrôler et les enfermer. Une tension aussi palpable dans les prisons et les centres fermés de tout le pays. C’est dans cette même tension que s’inscrit la lutte contre les centres fermés et les prisons des dernières années et plus particulièrement la manifestation prévue pour le 1er octobre. Et cela, nous ne l’oublierons jamais dans la solidarité avec ceux que l’Etat arrache à nous. Le 1er octobre, beaucoup de personnes étaient prêtes à prendre la rue pour ce en quoi ils croient, ou au moins à se battre contre ce qui rend leurs rêves impossibles. Et elles continueront à le faire. Nous continuerons à le faire.

Car ce sont nos rêves qui donnent forme aux combats que nous menons. Ce sont nos rêves qui tirent les compagnons enfermés de l’isolement qui leur est imposé.

Pour rien de moins qu’un monde sans prisons et sans centres fermés. Pour rien de moins qu’une lutte sans bornes contre tout ce qui rend ici et maintenant impossible de goûter à la liberté.

Pour l’anarchie

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