Le projet de renvoi des criminels étrangers, proposé par le parti xénophobe de l’UDC semble avoir été approuvé par les suisses. Une autre confirmation que surfer la vague populiste en temps de crise résulte toujours une stratégie gagnante dans la mascarade politicienne.
En tout cas, il s’agit d’une loi qui est déjà appliquée.
Impossible de vivre un monde sans frontières sans se débarrasser du système qui profite des migrants, qui crée famine et exploitation : le capitalisme. Et il est stérile aussi de se faire dicter les temps de nos réflexions et nos actions par les échéances électorales.
La solidarité est une pratique quotidienne!
Repost d’un bon texte de lereveil.ch
Il y a un consensus tacite entre toute la gauche, de la plus radicale à la plus conformiste, de certains anars de salon jusqu’à l’aile droite du PS, autour de la nécessité d’aller glisser un 2x non dans les urnes le 28 novembre. Le racisme est un sujet à polémique, à fort potentiel émotionnel, qui fait se mobiliser les foules et prend tout le monde aux tripes.
Dans ce climat fébrile, appeler à l’abstention peut paraître impopulaire. Combien nous reprocheront d’être d’irresponsables « complices de l’UDC » ?
Au fond, qu’est-ce qu’un tel vote va changer ? Les cantons n’opèrent-ils pas déjà des renvois, certains allant même au-delà des ambitions racistes de l’UDC (Bâle, Vaud) ? Plus de 90% des étrangers condamnés à une peine de prison font déjà l’objet d’expulsions*. Peut-être le climat de xénophobie qui plane au-dessus de la Suisse va-t-il se dissoudre ou s’intensifier en fonction d’un oui ou d’un non ? Peut-être sommes-nous simplement… naïfs ?
Le système participatif suisse produit l’illusion de pouvoir changer les choses par l’acte citoyen : référendums, initiatives, consultation populaire. Illusion, disions-nous. De manière générale, l’état a toujours le pouvoir de passer par des moyens détournés pour imposer les réformes qu’il désire si les résultats des votes ne lui conviennent pas. Des exemples, il y en a à la pelle. Quelle importance a un résultat de vote, sinon symbolique, sinon pour nous donner bonne conscience ? Nous ne déciderons jamais, sur le long terme.
On perd plus à se noyer dans la course et l’urgentisme imposé par les politiques, sans cesse à s’indigner après telle ou telle proposition de loi, qu’à déserter l’arène parlementaire et rassembler nos forces, réfléchir, agir au quotidien, selon nos nécessités. Pourquoi laisser le soin aux politiques et aux partis de nous dicter notre agenda de lutte ?
Arrêtons de courir, enlevons la merde de nos yeux et constatons : nous servons le système.
Nous participons à sa démocratie, nous légitimons un système que nous ne cessons de critiquer et de prétendre vouloir détruire. Nous appelons à la révolution, au refus du compromis, mais nous nous empressons, vrais petits moutons noirs ou blancs, d’aller bêler oui ou non aux réformes dès qu’un sujet nous émeut.
Plutôt que de chercher sans cesse à grossir le tout petit nombre des 35% de votants, à augmenter la participation au système et à la politique bourgeoise, laissons la démocratie crever, dénonçons son illégitimité, sortons des rangs, construisons ailleurs.
En votant, nous n’utilisons pas le système pour notre bien, c’est le système qui nous utilise pour son maintien. Il a besoin de nos votes, il a besoin de notre engouement pour les sujets politiques qu’il nous impose, il a besoin de notre motivation et de notre engagement, de la légitimité qu’on lui confère, de nos vociférations en faveur du oui ou du non. Un système politique que ses sujets délaissent est un système politique qui a déjà un pied dans la tombe.
Combattons le racisme, chaque jour, dans notre vie, autour de nous et non dans un dialogue de sourd avec l’état, en faisant du pied aux puissants. Combattons les partis xénophobes, les partis de droite, les partis de la gauche du compromis, les partis tout court. La lutte se perd dans le délire parlementaire. Refusons que le racisme soit prétexte à un compromis de classe, main dans la main avec la gauche caviar. Refusons d’être une énième fois les dindons de la farce du jeu politicard.
Les moutons votent. Pas seulement UDC.
Des autonomes & votants repentis