Archive pour novembre 2010

Bouches cousues, révoltes et évasions

Modena
Jeudi 12 Novembre deux prisonniers du centre fermé de via Lamarmora à Modena, en Italie, ont tenté de s’en fuir de la prison. Pendant la nuit ils se sont glissés à l’exterieur des barrières du CIE, un des deux est arrivé à s’évader, l’autre a été rattrapé par les gardiens. Le lendemain les autres migrants restés dans le centre, une soixantaine, se sont révoltés et criant « faites nous sortir » ont débarqué dans la cour du centre. Nombreux flics anti-émeute sont arrivés sur place et la situation est rentrée peu à peu dans la normalité

Bari
Jeudi 18 Novembre un groupe de migrants a tenté de s’évader après avoir bouté le feux dans deux « modules » du Centre fermé de  via D’Annunzio, à Bari. Pendant la révolte des toilettes ont été vandalisées et deux policiers ont été blessés.  Deux jours avant il y avait eu une autre révolte, un groupe de détenus était montés sur le toit au cri de « liberté ».

Turin
Vendredi, dans l’après midi, 4 migrants détenus au centre fermé de Turin se sont couses le lèvres pour protester contre leur enfermement. Ils ont été ramenés à l’hôpital et ensuite  ils ont été libérés.
La nouvelle s’est toute de suite répandue à l’intérieur du lager et le jour suivant (aujourd’hui) 8 autres prisonniers ont suivi l’exemple. Ils ont été mis au cachot et les flics fait une irruption à l’intérieur des cellules pour chercher l’aiguille avec la quelle les jeunes ont pu mener ce geste extrême.
Dans l’après midi il y a eu un sit-in de solidarité en bas du centre avec feux d’artifices et musique, les détenus ont répondu depuis l’intérieur.

Milan
Aujourd’hui vers 18:30 une quarantaine de détenus sont montés sur le toit du centre fermé de via Corelli à Milan pour demander leur libération. Le vice-maire de la ville, De Corato, à parlé de « un film déjà vu et qu’ont peut plus tolérer ».

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Manif à Berne :deux sans-papiers enceinte liberées.

Ce mercredi 17 novembre, environ 80 personnes se sont réunies devant la la prison régionale de Berne (Genfergasse 22) suite à l’appel du collectif Bleiberecht Bern. Au centre de la contestation, la détention de deux femme camerounaise requérantes d’asile enceinte, détenues depuis une semaine.

Au moment de l’arrestation, elles avaient subies des fortes pressions de la part des autorités pour accepter un renvoi « volontaire » et être donc expulsées toute de suite. Elles avaient refusé et on les a enfermées. Marie-Hélene E. et Aimé-Mireille D. ont finalement été relâchées mais elles devraient quand même être expulsées à la fin du mois. Inutile de commenter le stress psychologique et physique qu’elles ont dû subir et les problèmes qui pourraient engendrer les renvois forcés pour la santé des fœtus…

Voici quelques photos de la manif du site du collectif

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Le 9ème Collectif perturbe la fête de l’UMP à Paris

Le 9ème Collectif des sans-papiers est allé aujourd’hui mercredi 17 novembre 2010 manifester à l’entrée de la convention de l’UMP, rue de la Boétie, alors que se tenait l’élection de son nouveau secrétaire général.
Tous les ministres du nouveau gouvernement Sarkozy étaient là au grand complet, en présence des médias venus rendre compte de cet événement.

Le 9ème Collectif s’est proposé un sitting sur place, avec slogans et pancartes : « HIER L’IMMIGRATION ET L’IDENTITE, AUJOURD’HUI L’IMMIGRATION ET LA SECURITE. MAIS OU SONT PASSES L’INTEGRATION ET LE DEVELOPPEMENT SOLIDAIRE« , ou encore « HIER CONDAMNE POUR RACISME, AUJOURD’HUI CHARGE DE L’IMMIGRATION« , « LE LIEUTENANT DE SARKOZY CONDAMNE POUR RACISME« .

La manifestation, bruyante et colorée, a perturbé la fête de l’UMP.

S’en est suivie une arrestation, et les militants ont été conduits au commissariat du 7ème, pour contrôle et libérés.

La lutte continue !
D’autres actions suivront.

Le 9ème Collectif des sans-papiers

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Les migrants sont déscendus de la grue à Brescia

Après 16 jours difficile, les 4 migrants qui étaient encore à 35 mètres d’hauteur à brescia (It) sont enfin descendus hier soir vers 22:00. En bas, des centaines de solidaires ont accueillis les quatre avec applaudissement et slogans. A noter, le rôle « contre-protestataire » des dirigeants syndicaux de CIGIL et CISL qui ont convaincu les migrants de descendre de la grue.  Les quatre ont tous été emmené au commissariat pour’identification et enfin libérés (à l’exception de Sajad qui a un passé judiciaire et donc, ne sera libéré que demain).

Milan

A milan lutte continue! 11ème jour en haut de la tour pour les immigrés milanais, ils sont bien déterminés à ne pas descendre avant d’avoir obtenu une réponse positive pour leur permis de séjour.
Mimmo, un Egyptien né en Italie qui s’était rendu avec des camarades au commissariat pour demander la relaxe des cinq migrants arrêtés pendant une charge anti-émeute à Brescia a été conduit par la police au centre fermé de la ville. Pour l’instant il n’a pas encore été déporté mais sa situation est délicate.

Turin
Les cinq camarades arrêtés à Turin ce samedi à l’occasion d’une manif de solidarité ont été finalement relâché cet après-midi. Quatre d’entre eux devront régulièrement se présenter au commissariat en attendant le procès.

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Dossier « Aux frontières de l’Europe. Contrôles, Enfermements, expulsions »

Le rapport annuel de migreurop.org, 128 pages en Anglais à télécharger en cliquant —- ICI

Pour son deuxième rapport annuel sur les frontières de l’Europe, le réseau Migreurop a choisi de mettre l’accent sur trois moments forts du combat mené par les autorités contre les candidats à la migration : l’entrave à leurs déplacements, l’enfermement et l’expulsion.

S’appuyant sur des enquêtes de terrain originales, le rapport donne des exemples dramatiques des conséquences de cette guerre aux migrants, qui implique un recul généralisé du droit protégeant les libertés et l’intégrité des personnes.

Dénonçant le processus d’« externalisation » par l’Union européenne de sa politique migratoire, Migreurop montre comment les pays tiers sont contraints, par la menace d’une remise en cause les accords de coopération et d’aide au développement, non seulement de réadmettre chez eux les migrants chassés d’Europe mais aussi, sur leur territoire, de les empêcher d’entreprendre leur voyage vers ses portes.

De la région de Calais, en France, aux marches de la Turquie et à la mer Adriatique, des parages de Gibraltar au désert sahélo-saharien et aux nouveaux pays membres à l’est de l’Union européenne, une sous-traitance des contrôles migratoires s’effectue en chaîne, parfois très loin de l’Union mais aussi en son sein, tout particulièrement quand il s’agit de se renvoyer de pays à pays des demandeurs d’asile jugés indésirables. Toute une population d’exilés se trouve ainsi soumise, des deux côtés des frontières de l’Europe, soit à l’incarcération arbitraire, soit à l’errance et aux vexations permanentes d’un environnement hostile.

A l’heure où, pour la première fois depuis sa création, l’agence Frontex déploie ses équipes militarisées d’intervention rapide pour faire face à l’« afflux massif » de migrants à la frontière grecque comme s’il s’agissait d’ennemis dangereux, le rapport de Migreurop rappelle avec force que le droit, reconnu par les traités internationaux, à quitter tout pays et à demander protection ailleurs, est vidé de son sens si les candidats à l’émigration ou à l’asile sont assignés à résidence ou retenus en route.

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Manif sauvage contre toutes les prisons à Bruxelles

UPDATE (RETOUR SUR LA MANIF)


Reprendre la rue… sauvagement, joyeusement

Il y a une semaine encore, une 50-aine de personnes ont pris les rues d’Anderlecht et y ont foutu un beau bordel. Ce sont ces moments, brefs mais joyeux, où sont dépassés les sentiments d’impuissance face au déroulement de ce monde. Où l’initiative est de notre côté. Ce sont ces moments que nous pouvons multiplier, partout, avec tous les moyens que nous avons à notre disposition, la rage au coeur , et l’amour autour.

Une grande banderole annonce la bonne nouvelle : ‘FEU AUX PRISONS’, des fumigènes et des feux d’artifice s’allument, les tracts circulent de main en main, ça résonne autre chose : partir des révoltes dans les prisons pour les ramener ici, dans nos quartiers, où ça part en cacahouètes contre les flics, où la tension régnante prend le devant de la paix sociale qu’ils essaient de nous vendre. Ça laisse des traces sur le passage. Les vitres d’une voiture de Carlson Wagonlit sautent, cette foutue agence de voyage qui organise aussi des expulsions, ainsi que quelques fenêtres des bureaux de la SNCB, toujours là pour prêter main-forte aux fl ics et aux contrôleurs, pour arrêter ceux qui fuient la police, avec ou sans papiers. Les journaleux de la télévision nationale, les langues du pouvoir, accueillent un fumigène sous leur véhicule.

Beaucoup plus qu’un coup d’éclat qui disparaît aussitôt, ces moments font partie d’une tension sociale, qui, dans certains quartiers, se montre clairement à nous depuis quelque temps. Ces deux derniers mois, à deux reprises, des commissariats ont été pris d’assaut par de nombreuses personnes. Dans les Marolles début octobre, les vitrines partent en éclats, leurs voitures sont abîmées, et deux flics essuient des pierres. Au square Albert début novembre, des cocktails sont jetés aux flics, quelques voitures partent en flammes. Deux jours plus tard, les bâtiments de la Police Judiciaire Fédérale sont pris pour cible. Au cœur de leur quartier d’Europe de merde et de ses institutions. Vitres brisées, façade noire de suie, un engin incendiaire laisse ses traces.

Nous ne voulons pas ici faire l’éloge de la seule violence, elle n’est qu’un moyen parmi bien d’autres qui exprime que certains ne veulent plus subir les violences de l’État. Patrouilles de flics partout, arrestations, tabassages, centres fermés, expulsions, licenciements, prisons, flics de quartiers, autant de raisons pour se révolter.

Contre la domination, pour répondre à notre soif de liberté.

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Grosse journée de mobilisation pour les anarchistes belges ! Une belle réponse de la part des camaradesà l’interdiction et la violente répression de la grosse mobilisation du No-Border Camp en octobre.

Le récit de la manif (Indymedia Bxl) :

Vendredi 12 novembre vers 18h, bravant une pluie battante, une cinquantaine de personnes sont parties en manifestation sauvage contre le nouveau centre fermé à Steenokkerzeel et contre toutes les prisons. La manifestation a commencé au métro Clémenceau (Anderlecht). Les manifestants ont distribué des tracts, lancé des feux d’artifice et allumé des fumigènes en criant des slogans contre les centres fermés, contre l’Etat, en solidarité avec les révoltes dans les prisons etc., ce qui a été accueilli avec enthousiasme par beaucoup de passants et d’habitants du quartier. Des patrouilles de police qui cherchaient à approcher la manifestation ont été reçues, comme il se doit, avec des jets de peinture, de farine et de pierres. Les vitres d’un véhicule appartenant à la société Carlson Wagonlit (qui collabore aux expulsions) et quelques fenêtres du bâtiment de la SNCB (qui participe aux rafles de sans papiers) ont été cassées. Un fumigène a été jeté sous un véhicule de la télévision nationale qui passait là par hasard. La manifestation est alors passée par la Gare du Midi pour entrer dans Saint-Gilles. A ce moment, de plus en plus de patrouilles de police cherchaient à encercler les manifestants. Des grillages et des barrières des chantiers ramassés sur le chemin ont été mis en travers de la rue pour les ralentir. Une fois dans Saint-Gilles, les manifestants se sont dispersés. La police n’a pu arrêter personne.

Le premier tract distribué pendant le cortège : « Contre les centres fermés et toutes les prisons »

Contre toutes les prisonsParce que la prison n’est qu’une prolongation extrême de cette société qui fondamentalement ne nous laisse pas choisir où nous sommes et où nous allons, ce que nous faisons ou pas. Parce que la prison et la loi n’ont rien à voir avec une notion de justice, mais n’existent que pour maintenir un certain système et pour jeter aux oubliettes les indésirables. Parce qu’une société qui a besoin d’enfermer des gens, de les torturer physiquement et mentalement et de les détruire, nous ferions mieux de l’attaquer au plus vite si nous voulons un jour pouvoir goûter à ce que pourrait être la liberté.

Pour un monde sans Etat Parce que peu importe l’Etat, il sera toujours l’un des obstacles sur le chemin de ceux qui veulent vivre libres. Parce que l’Etat nous réduira toujours à des numéros et nous étouffera en tant qu’individus. Parce que dans cette société il y a des personnes qui, à l’image de l’Etat, exercent du pouvoir sur d’autres. Devenir patron, jouer au maton, contrôler ton partenaire, dénoncer tes voisins. Toutes des attitudes qui renforcent l’Etat et les fondements de l’autorité en soi.

Pour un monde sans frontières Parce que les frontières existent pour protéger la ‘prospérité’. Une prospérité qui demande tout de nous et qui en échange nous donne une existence miteuse. Une prospérité qui rend riches quelques personnes et en exploite énormément d’autres. Parce que les frontières que le racisme, le nationalisme, le sexisme et la religion érigent, nous jettent les uns contre les autres et nous fait oublier ceux et ce qui vraiment nous pourrit la vie, nous contrôle et nous oppresse.

Parce que nous avons un désir sans borne pour un monde construit sur la solidarité et la liberté individuelle.

Pour un monde sans Etat et sans frontières

Et encore un autre texte distribué par les manifestants : « De la simplicité des choses »

Pour une fois nous allons essayer de parler un langage simple. Parce que les raisons pour lesquelles nous sommes en colère et voulons changer ce monde dans sa totalité et le plus vite possible, sont simples. Parce que, au fond, les désirs et les idées que nous avons sont simples.

Nous sommes tous différents, nous avons un passé différent, des histoires différentes. Nous travaillons, ou pas. Nous joignons, tout juste, les deux bouts à la fin du mois, ou pas. Nous sommes déjà passés par la taule, ou pas. Pourtant, il y a comme un fil rouge traversant nos vies qui lie la plupart d’entre nous. Nous essayons de survivre à une réalité que nous n’avons jamais choisie et qui, soyons honnêtes, au bout du compte, a vraiment peu à nous offrir. Chaque jour il nous faut, à nouveau, courir pour ne pas être piétinés. Au travail, à l’école, à actiris ou à l’onem. Partout on attend de nous que l’on approuve, que l’on acquièse, ou mieux encore, que l’on prenne l’initiative et joue le jeu avec acharnement pour qu’un jour, peut-être, on peut prendre la place du patron. Ils attendent toujours de nous de l’obéissance, parce que ce sont eux qui peuvent t’enfoncer la tête sous l’eau. Cette situation qui est devenue une réalité, signifie un attentat direct contre notre temps, notre énergie, notre santé et nos relations sociales. On nous offre une vie à l’ombre des bureaux et des usines. Et encore, cela ne nous offre aucune sécurité. Sur les derniers vingt ans il n’y a jamais eu, ici, autant de pauvres que maintenant. De plus en plus de personne ne parviennent pas à suivre le rythme et sont étranglés par la pauvreté. Il n’ y a évidemment pas que la pauvreté qui nous menace quand nous ne voulons plus suivre le cours normal des choses. Nous connaissons tous la menace de la prison. A ceux qui décident de tracer un chemin qui n’est pas proposé au menu, l’Etat répond par l’isolement et l’enfermement. Et l’Etat travaille dur à leur développement. A Steenokkerzeel, les dernières briques d’une nouvelle prison pour sans-papiers sont sur le point d’être posées. Une prison avec cellules individuelles, spécialement conçue pour les prisonniers révoltés qui n’abdiquent pas face à leur enfermement. Entre-temps neuf nouvelles prisons sont en cours d’élaboration, parmi lesquelles une prison pour mille personnes à Haren, dans la périphérie de Bruxelles. Une société construite sur la contrainte et le contrôle doit aussi construire des prisons pour maintenir les choses telles qu’elles sont. Nous n’acceptons ni cette société ni l’existence de ses prisons.

Heureusement il existe aussi d’autres personnes en colères, des personnes furieuses même. En France, ces deux derniers mois, l’atmosphère de la vie quotidienne a changé de ton. Une protestation de syndicats contre l’allongement de l’âge de la retraite fut pris par de nombreuses personnes comme un moment de lutte contre l’Etat, le capitalisme et plus encore. Plus près de nous, les derniers mois n’ont pas non plus manqué d’esprit d’entreprise. Dans plusieurs prisons, les détenus se sont révoltés et ont attaqués les infrastructures. Hors des murs, aussi, des personnes se sont confrontées à ce qui leur pourrit la vie. Il y a deux semaines, à Anderlecht, les flics se sont fait attaquer à coup de cocktail molotovs et de pierres, et à peine quelques jours plus tard des bureaux de la police fédérale ont subi une attaque incendiaire. Ces événements ne sortent pas de nulle part. Ces dernières années, ce genre d’actes se sont souvent produits. Il y a eu énormément de moments où l’Etat a été attaqué, les prisons et ceux qui les construisent se sont retrouvés avec des bâtons dans leurs roues, l’autorité sous toutes ses formes et couleurs harcelée.

Ce dont nous ne voulons plus a un visage contre lequel il semble possible de s’opposer. Maintenant reste la question de savoir si cette envie de se confronter n’est qu’un coup dans l’eau ou s’il peut vraiment changer le cours du fleuve. Nous voulons lutter contre ce qui nous étouffe. Pas seulement parce que nous trouvons ces choses dégueulasses, mais parce que, finalement, nous voulons aller vers quelque chose de complètement différent. Une manière autre de vivre ensemble où nous pourrions chercher sans entrave la plus grande liberté possible pour chacun. Un monde qui ne serait plus basé sur le travail, l’argent et la recherche d’argent, sur le pouvoir et la contrainte, mais sur la solidarité et les désirs partagés qui rompt avec la médiocrité quotidienne et fait de la vie une aventure. Des rêves qui deviennent réalité, repoussant chaque compromis qui voudrait nous convaincre de les amoindrir .Plus de patrons ni de travailleurs, donc, plus de détenus ni de matons, plus de chefs ni de suiveurs. Seulement nous-même et ce que nous voulons en faire.

Pour une lutte sans borne pour la liberté
Contre toute autorité, pour la révolution sociale

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Brescia : barricades et violence policière durant la manif antifa en solidarité aux migrants sur la grue

Encore des infos sur la lutte des migrants à Brescia en Italie

Le cortège
Depuis des mois, le Réseau Antifasciste de Brescia (Fuochi di resistenza) appelait à un cortège antifasciste contre une mobilisation de Forza Nuova, le parti nazi italien. A la dernière minute les nazillons ont eu peur de l’énorme mobilisation antiraciste qui s’est créée autour des migrants sur la grue et ils ont annulé leur rassemblement. Le contre-cortège a quand même eu lieu, en solidarité avec les gens en haut de la grue. Plus de 2000 personnes de toute la région ont traversé la Ville.

Emeute et charges
Sous la pression des manifestants, à l’arrivée, une délégation est autorisé à arriver aux pieds de la grue pour communiquer avec les quatre migrants. Ils sont désormais isolés depuis une semaine et ils disent avoir besoin de couvertures et de bouffe. Les flics empêchent les solidaires de monter avec ce que les migrants avaient demandés.
Les manifestants commencent alors à forcer les barrières qui les séparent de la grue. La police réagit avec une violente charge, suivi d’une riposte de bouteilles, fumigènes et d’une « bomba carta ». Les affrontements durent environ une heure pendant laquelle les solidaires érigent des barricades pour se protéger.

Le bilan
Le bilan est assez grave, trois camarades sont actuellement en taule. Trois policiers ont été blessés. Les journaux parlent des événements avec la vide rhétorique des « manifestants méchants contre les gentils pacifistes », mais en haut et en bas de la grue tout le monde le sait : la solidarité est un bloc qui ne se brise pas.

Turin
De qu’ils ont su des charges à Brescia, un groupe d’antiracistes a essayé d’exprimer sa propre solidarité à travers un cortège communicatif dans le quartier multi-etnhique de Turin. Encore une fois il y a une violente réaction de la police italienne qui tabasse au milieu de la rue les manifestants. Les riverains protestent de leurs fenêtres mais les flics arrivent à prendre 5 camarades pour les arrêter. Ils sont tous detenus à la prison de Turin avec l’accusation de  » résistance et violence sur public officier  »

Voici quelques video de la repression de hier à Brescia

http://www.youtube.com/watch?v=nv7PhAKbVL0&feature=player_embedded

http://ctvmail.org/tubo/video/XMGA3AXG1BRS/CARICHE-E-BOTTIGLIE


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Agression fasciste à Calais : le procès

Le 23 Septembre un groupe de racistes agressait à Calais un immigré sans-abri. Calais, en tant que ville de connexion entre la France et l’Angleterre, est au centre des flux migratoires et des luttes pour la liberté de circulation. Hier s’est conclu le procès contre ces quatre héros, qui ont été condamnés à des peines oscillant entre un et deux ans de prison.

le récit du procès de Indymedia Lille

Les faits reprochés

Violences en bande, à caractère racial avec des barres de fer, du gaz et des pierres, à l’occasion de deux agressions (répertoriées) + injures racistes.

Déroulement du procès

La juge a rappelé les évènements, ajoutant à la liste d’autres témoignages de réfugiés s’étant plaints d’agression. Celle du 23 septembre avait réuni une quinzaine de ces abrutis. Des majeurs et des mineurs : un meneur (qualifié comme tel par les jeunots) et des suiveurs, armés.. La juge a réfuté les justifications poussives de deux des prévenus. ( L’un a déclaré à la barre : ma soeur de 30 ans a fait un mariage forcé et s’est converti à l’Islam. L’autre : des migrants ont volé mon vélo.) Les deux autres se sont repentis et auraient compris.

La victime absente

Son avocate le représentait en tant que partie civile. Elle a lu le texte de son client. « C’est de la lâcheté de leur part […] Si c’est ça l’image de la France ! […] En quoi, vous, Jason, vous défendez l’image de la France. Qui vous permet de dire qui a le droit ou pas de rester en France. […] »

Le procureur en personne a donné aussitôt le ton :

« Il ne faut pas minimiser les faits, ce ne sont pas de simples abrutis ! »

« Ce n’est pas faire preuve de beaucoup de courage en commettant des violences en groupe, contre des personnes qui vivent dans la rue avec les conditions qui leur sont faites. Ils ont quitté leur pays pour avoir une vie meilleure en Angleterre, parce qu’ils proviennent de pays aux régimes difficiles ou pour leur sécurité.

Ils veulent aller en Angleterre pour trouver du travail. Ici, vous, vous êtes des oisifs qui font de la chasse aux migrants. Ils font l’apologie d’Hitler, des croix gammées et des violences.

Ils ne vivent que pour ça, ils ne pensent qu’à ça, chasser du réfugié ! »

Réquisitions suivies par le juge :

H. : 12 mois dont 6 avec sursis simple. Aménagement de la peine.

J. R : 20 mois de prison dont 12 mois de sursis mise à l’épreuve. En détention.

M. : 2 ans dont 12 mois avec sursis simple. En détention.

Ch. : 2 ans, dont 12 mois avec sursis.+ 3 mois de sursis révoqués. En détention.

Niveau politique de la mouvance : zéro

Nous sommes loin d’une organisation politique mais proche d’une organisation d’abrutis racistes qui se boient des bières pour faire croire qu’ils sont des hommes.

Trois personnages qui ont pris leur temps avant de quitter le perron du tribunal alors que tout le monde était parti, ne semblait avoir aucun lien avec les accusés.

Sans doute, les envoyés de groupes plus politiquement construits autour de la haine, ceux qui lancent des manifestations contre les salariés.

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UPDATE : migrants sur la grue à Brescia et manifs de soutien

13ème jour de lutte pour les migrants qui protestent à 30 mètres de hauteur, à Brescia (plus d’info en cliquant sur la tag Brescia dans le nuage des mots clé).

Arrestations

Suite à la violente répression du sit-in solidaire au pied de la grue, les arrestations administratives ont toutes  été confirmées. Les 12 sans-papiers ont été dispatchés dans différents centres fermés au nord de l’Italie ou ont déjà été expulsés. Pour ce qui concerne les autres arrêtés,  ils ont tous l’obligation de se présenter au commissariat dans l’attente de leurs procès, sauf Fabio pour qui le juge a ordonné l’assignation à résidence. Apparemment, au moins deux migrants ont subi des violences de la part des flics pendant leur garde à vue .

Mobilisations

Un des six migrants résistant en haut de la grue a dû descendre à cause de sa condition physique. Pour les autres, le combat continue bel et bien.
Petit compte-rendu de la vague de mobilisations solidaires qui ont traversé l’Italie au cri de « Nous sommes tous sur la grue! » :

Livorno, 8 novembre. Dans l’après-midi un groupe d’antiracistes s’est donné rendez-vous sur la Piazza Grande pour un sit-in informatif.

Bologna, 8 novembre. Plus de trois cents personnes se sont retrouvées à la Piazza Nettuno pour un sit-in convoqué  par SMS et e-mail. Beaucoup d’immigrés étaient présents. Prochain rendez-vous Samedi 13.

Reggio Emilia, 8 novembre. Plus de 200 migrants et antiracistes se sont réunis sur la Piazza Prampolini. Ils ont ensuite interrompu la réunion du conseil communal pour lire un texte de solidarité avec la protestation à Brescia.

Torino, 9 novembre. Plus de 200 personnes ont suivi l’appel du réseau « “10luglioantirazzista” pour un sit-in solidaire avec les migrants et les antiracistes de Brescia. Après une heure d’interventions et de tractage, une manif  sauvage a fait le tour du centre-ville. Prochain rendez-vous Samedi 27 Novembre.

Parma. Des tags demandant la libération des arrêtés de Brescia sont apparus dans la nuit. Prochain rendez-vous le 12 Novembre devant la préfecture.

Milano, 10 novembre. Un groupe de migrants résiste depuis cinq jours sur la tour de via Imbonati. Bien que la zone soit fortement militarisée, le sit-in de soutien en bas de la tour continue jour et nuit.

Voici aussi deux vidéos des charges. Au centre de la scène l’infâme crapule Emanuele Ricifari, le Préfet.

http://www.youtube.com/watch?v=Kge1AqrSbek

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Accord sur les expulsions entre la Suisse et le Nigeria

A Zurich (CH), le 17 mars dernier un requerant d’asile nigérian mourrait lors un renvoi forcé de niveau 4. Il s’agit de la troisième mort en Suisse lors d’un expulsion depuis 1999.

Depuis, les rapports entre les deux pasys s’étaient interrompus , comme d’ailleurs les renvois. La semaine passée, la Nigeria a conclu un accord avec la Suisse lors de la visite au pays helvétique du secrétaire d’Etat nigérian aux affaires étrangères Martin Uhomoibhi.

L’accord prévoit une majeure collaboration entre les deux pays. Le but officiel du traité, selon les communiqués de presse de l’Office federale des migration, est « d’améliorer le processus de rapatriement et d’éviter qu’un tel événement ne se reproduise ». En échange de quelques miettes, notamment un stage d’un mois à Genève et à Berne pour des jeunes diplomates, les élites nigériennes ont accepté de bon degré de faire reprendre les déportations vers leur pays depuis le 1er Janvier 2011.

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