Le 19 novembre Sopoudé, sans-papier ivoirien en Suisse depuis 6 ans, s’est à nouveau fait arrêter et emprisonner. Durant ces 6 années, Sopoudé s’est fait des ami-e-s ici, il a travaillé, s’est engagé, bref comme toute personne vivant quelque part il a construit sa vie. Comme des milliers de sans-papiers qui vivent ici, il a reçu une réponse négative à sa demande d’asile. Ses amis ont pu être témoin de ce qui arrive à ces milliers de sans-papiers, ils/elles ont vu Sopoudé perdre son logement et et ses moyens d’existence et être confronté aux tracasseries bureaucratiques aux traques policières aux amendes à payer et aux séjours en prison.
Le racisme ambiant alimenté par le populisme permet le durcissement des politiques d’asile et de migration. Ces politiques créent des situations inhumaines: travail au noir forcé voire esclavagisme, parcage dans des centres d’accueil d’urgences, enfermement dans des centres de rétention et pour finir expulsion forcée entrainant parfois la mort. Elles ont aussi fait perdre de vue quelque chose d’essentiel: le droit fondamental pour toute personne de se déplacer et de vivre où bon lui semble. Nous pensons que c’est dans la nature de tout être vivant de se déplacer vers des conditions d’existence meilleures. Les causes de la misère et par conséquent des migrations massives sont profondément ancrées dans notre société basée sur l’exploitation et l’oppression. En légiférant sur le droit d’asile, le pouvoir exploite un phénomène naturel pour créer des catégories dans la population qui seront ensuite mises en compétition dans le monde du travail (qu’il soit légal ou non). Le patronat disposant ainsi d’une main-d’oeuvre sans droits peut faire pression sur les salaires et les conditions de travail de tous et toutes. Cherchant toujours à rapprocher la situation de ceux qui ont des droits vers celles de ceux qui n’ont en pas.
Les politiques d’exceptions ne sont que les futures normes de toute la population.
Ne plus se laisser faire
Empêcher les renvois, les détentions administratives.
Se battre contre l’isolement et l’exploitation.
Lutter pour la régularisation de tous les sans-papiers. Tout ceci n’est pas seulement de la solidarité, c’est de l’auto-défense.
Nous voulons la libération et la régularisation de Sopoudé et de tous les sans-papiers.
Nous voulons l’arrêt des renvois.
Pour cela il faut nous organiser et céer un rapport de force populaire qui fasse plier le pouvoir.
Manifestation jeudi 23 décembre à 19h. devant la gare (dès 17h30 vin chaud)
Pour se rencontrer, discuter et s’organiser: venez le 20 janvier 2011 à 18h30 à la Fabrik9 (rue neuve 9), un repas suivra la dicussion.