Film : « Illègal »

On vous recommande…

http://www.youtube.com/watch?v=4jNTLeT4h0A

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Révolte et évasions au centre fermé de Vincennes (Paris)

Une bonne nouvelle de Paris. Pendant qu’elles continuent les rafles de roms et sans papiers au centre ville, trois migrants arrivent à s’évader du centre fermé de Vincennes, réouvert depuis seulement quelques jours.

La nuit entre vendredi et samedi il y eu une révolte à l’intérieur du centre, des toilettes ont été vandalisée et deux policiers ont été blessés pendante les incidents. vers 2h30 deux personnes en ont profité pour prendre la fuite.

Le lendemain encore 5 personnes, qui devaient bientôt être expulsées, ont tenté de s’évader. A 4h30 du matin, aidés par des gens à l’intérieur, ils ont brisé une vitre et se sont glissé dehors.

Les flics ont communiqué d’avoir renforcé le contrôle policer à l’intérieur et à l’extérieur du centre de détention, suite à ces évènements.

22 juin 2008, CRA de Vincennes

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Balade pour Soupoudé et Silvia à Bienne

De Indymedia Suisse Romande

Environ 30 personnes ont participé mercredi dernier, le 17.11 à une petite manifestation pour la libération immédiate de Sopoudé. La manif est restée un bon moment devant la prison régionale. Pendant cet halte nous avons pu prendre contact avec lui, un discours a été tenu et nous avons aussi salué Silvia qui se trouve dans cette prison depuis le 15 avril. La manif s’est rendue ensuite sur la place centrale où elle s’est dissolue.
Tract distribué
:

Comme des milliers de Sans-Papiers, Sopoudé a vécu en Suisse de manière
exemplaire. Ivoirien, il a vécue pendant plus de 6 ans à Bienne en tant que
demandeur d’asile. Il a travaillé et construit sa vie ici, a trouvé des amis, s’est
engagé, jusqu’au moment ou il a reçu une réponse négative à sa demande
d’asile. Il a alors perdu son logement, son travail et sa sécurité. A ses côtés,
nous avons pu être témoin direct de ce que signifie perdre ses moyens
d’existence, être confronté aux tracasseries bureaucratiques, aux traques
des contrôles policiers, aux amendes a payer et aux séjours en prisons, qui
on pour conséquences de casser l’être humain et d’anéantir tout espoir.
Vendredi, Sopoudé s’est fait à nouveau arrêter et emprisonner, il doit passer
20 jours enfermé parce qu’il est «illégal». L’absurdité du système de chicane
permanent tape à l’oeil. Mais ce n’est pas tout. Depuis des années, une
grande campagne contre les migrants a lieu. Les partis de toutes les couleurs
font leur politique sur le dos des «étrangers». Le même principe trouve son
pendant contre les personnes qui reçoivent de l’aide du social, de l’AI ou qui
sont sans travail. Cette politique a pour conséquence un fossé toujours plus
grand dans la société. Nous nous y opposons avec nos moyens et possibilités
modestes: pour une société solidaire sans exclusion et oppression.
Pour cela, nous descendons dans la rue aujourdhui. Non seulement pour
Sopoudé, mais pour toutes les personnes dont nous ne pouvons que
deviner le destin.
Nous demandons la libération immédiate de Sopoudé!
Le droit de rester pour tous !

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Nouvelles de Calais : conseil « des migrants »

Repost de IndyMediaLille

A Calais, s’est tenu le Conseil des Migrants, toujours sans migrant.

Etaient présents les représentants des associations CSUR, SALAM, La Belle Etoile, le Secours Catholique, l’Auberge des Migrants et Médecin du Monde.

Côté adverses : le maire de Calais, Mme Bouchart, son directeur de cabinet et maître à penser, Claude Demassieux, pour l’orientation politique contre les droits humains ; Emmanuel Agius et Michèle Courmont, pour le côté destruction des abris, tentes et affaires des réfugiés. (a été aperçu, Marcel Pidou, chef de la police municipale, appartenant au nouveau parti politique de Philippe Blet, le Mouvement des Sociaux Démocrates du Calaisis)

Ouverture du local grand froid

Les associations qui avaient aidé à accueillir les réfugiés l’année dernière, ont refusé de continuer à assurer cette aide sans aucun moyen supplémentaire. Ils veulent obliger l’Etat à assurer lui-même l’accueil avec du personnel qualifié et des conditions sanitaires à la hauteur.

Jc Lenoir, représentant SALAM, a tenu à marquer sa différence en rappelant qu’ils sont capables de gérer seul le local BCMO et d’une voix commune avec la maire de Calais, il a fait comprendre que l’on ne pouvait obtenir mieux, Mme Bouchart expliquant (sans rire) qu’elle était hors-la-loi.

Mme Bouchart s’est félicitée de la décision de SALAM en prétendant être heureuse d’avoir affaire à une seule association pour éviter les « bisbilles ». (L’année dernière, plusieurs réclamations quant à l’hygiène avaient provoqué quelques heurts.)

1500 euros seront versés à SALAM pour l’achat de couvertures.

Le petit-déjeuner qui suit la nuit au local grand froid, sera donné au terrain du repas, en plein froid et courant d’air, comme l’année dernière. JC Lenoir aurait indiqué qu’il s’agissait d’empêcher les réfugiés de rester au local. Il a demandé que la police n’intervienne pas pour arrêter les réfugiés sur le chemin vers le petit-déjeuner. Mme Bouchart a répondu qu’elle ne pouvait pas intervenir.

(L’année dernière, SALAM avait commencé à distribuer les petits-déjeuners aux portes du BCMO, à l’extérieur… La mairie s’en est plaint et a obligé l’association à distribuer les petits déjeuners, 200 mètres plus loin derrière les grillages du si joli terrain du repas. La police en profitait pour chasser les réfugiés sur cette route.)

African House

Le maire de Calais a indiqué la destruction progressive de l’intérieur de chaque bâtiment de l’entreprise Thélu, lieu du squat des africains. Elle aurait prétendu que les conditions d’hygiène à l’intérieur n’étaient pas dignes.

Mme Bouchart aurait menacé de faire murer les entrées si le nombre de réfugiés s’y abritant s’élever.

Un représentant de l’association a demandé où iraient vivre les réfugiés. Le maire de Calais si soucieuse de la dignité a répliqué qu’elle s’en moquait, que ce n’était pas son problème.

Les riverains racistes de Bouchart

Le Secours Catholique a demandé officiellement une salle pour un repas festif le 19 décembre.

Mme Bouchart a trouvé cette date « bizarre ». « Les riverains » ne vont pas comprendre. Elle demande à ce que ce soit une date très proche de la fin de l’année, sans doute pour que les riverains les plus imbéciles qu’elle consulte comprennent que cela a un rapport avec les fêtes.

Sans arrêt en train de se vanter d’avoir changé Calais et de dénoncer la mairie communiste, doit-on rappeler comme l’a déjà fait le Secours Catholique, que personne ne semblait se plaindre du temps de l’ancienne mairie.

Distribution de tentes et duvets

Médecin du Monde va donner du matériel pour faire face au froid, ce samedi soir, à la distribution du repas.

Espérons que les services de la mairie ne jetteront pas à la déchetterie les tentes d’un organisme internationalement reconnu, comme ils l’ont encore fait la semaine dernière pour les tentes sous un pont.

En résumé, les représentants des associations intervenant sur le terrain ont été très mécontents de cet énième conseil des migrants. Hormis le représentant de SALAM qui se serait jeté des fleurs mais aurait évoqué la possibilité de ne pas ouvrir le local grand froid s’il manquait de bénévoles pour le tenir certains soirs.

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Bouches cousues, révoltes et évasions

Modena
Jeudi 12 Novembre deux prisonniers du centre fermé de via Lamarmora à Modena, en Italie, ont tenté de s’en fuir de la prison. Pendant la nuit ils se sont glissés à l’exterieur des barrières du CIE, un des deux est arrivé à s’évader, l’autre a été rattrapé par les gardiens. Le lendemain les autres migrants restés dans le centre, une soixantaine, se sont révoltés et criant « faites nous sortir » ont débarqué dans la cour du centre. Nombreux flics anti-émeute sont arrivés sur place et la situation est rentrée peu à peu dans la normalité

Bari
Jeudi 18 Novembre un groupe de migrants a tenté de s’évader après avoir bouté le feux dans deux « modules » du Centre fermé de  via D’Annunzio, à Bari. Pendant la révolte des toilettes ont été vandalisées et deux policiers ont été blessés.  Deux jours avant il y avait eu une autre révolte, un groupe de détenus était montés sur le toit au cri de « liberté ».

Turin
Vendredi, dans l’après midi, 4 migrants détenus au centre fermé de Turin se sont couses le lèvres pour protester contre leur enfermement. Ils ont été ramenés à l’hôpital et ensuite  ils ont été libérés.
La nouvelle s’est toute de suite répandue à l’intérieur du lager et le jour suivant (aujourd’hui) 8 autres prisonniers ont suivi l’exemple. Ils ont été mis au cachot et les flics fait une irruption à l’intérieur des cellules pour chercher l’aiguille avec la quelle les jeunes ont pu mener ce geste extrême.
Dans l’après midi il y a eu un sit-in de solidarité en bas du centre avec feux d’artifices et musique, les détenus ont répondu depuis l’intérieur.

Milan
Aujourd’hui vers 18:30 une quarantaine de détenus sont montés sur le toit du centre fermé de via Corelli à Milan pour demander leur libération. Le vice-maire de la ville, De Corato, à parlé de « un film déjà vu et qu’ont peut plus tolérer ».

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Manif à Berne :deux sans-papiers enceinte liberées.

Ce mercredi 17 novembre, environ 80 personnes se sont réunies devant la la prison régionale de Berne (Genfergasse 22) suite à l’appel du collectif Bleiberecht Bern. Au centre de la contestation, la détention de deux femme camerounaise requérantes d’asile enceinte, détenues depuis une semaine.

Au moment de l’arrestation, elles avaient subies des fortes pressions de la part des autorités pour accepter un renvoi « volontaire » et être donc expulsées toute de suite. Elles avaient refusé et on les a enfermées. Marie-Hélene E. et Aimé-Mireille D. ont finalement été relâchées mais elles devraient quand même être expulsées à la fin du mois. Inutile de commenter le stress psychologique et physique qu’elles ont dû subir et les problèmes qui pourraient engendrer les renvois forcés pour la santé des fœtus…

Voici quelques photos de la manif du site du collectif

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Le 9ème Collectif perturbe la fête de l’UMP à Paris

Le 9ème Collectif des sans-papiers est allé aujourd’hui mercredi 17 novembre 2010 manifester à l’entrée de la convention de l’UMP, rue de la Boétie, alors que se tenait l’élection de son nouveau secrétaire général.
Tous les ministres du nouveau gouvernement Sarkozy étaient là au grand complet, en présence des médias venus rendre compte de cet événement.

Le 9ème Collectif s’est proposé un sitting sur place, avec slogans et pancartes : « HIER L’IMMIGRATION ET L’IDENTITE, AUJOURD’HUI L’IMMIGRATION ET LA SECURITE. MAIS OU SONT PASSES L’INTEGRATION ET LE DEVELOPPEMENT SOLIDAIRE« , ou encore « HIER CONDAMNE POUR RACISME, AUJOURD’HUI CHARGE DE L’IMMIGRATION« , « LE LIEUTENANT DE SARKOZY CONDAMNE POUR RACISME« .

La manifestation, bruyante et colorée, a perturbé la fête de l’UMP.

S’en est suivie une arrestation, et les militants ont été conduits au commissariat du 7ème, pour contrôle et libérés.

La lutte continue !
D’autres actions suivront.

Le 9ème Collectif des sans-papiers

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Les migrants sont déscendus de la grue à Brescia

Après 16 jours difficile, les 4 migrants qui étaient encore à 35 mètres d’hauteur à brescia (It) sont enfin descendus hier soir vers 22:00. En bas, des centaines de solidaires ont accueillis les quatre avec applaudissement et slogans. A noter, le rôle « contre-protestataire » des dirigeants syndicaux de CIGIL et CISL qui ont convaincu les migrants de descendre de la grue.  Les quatre ont tous été emmené au commissariat pour’identification et enfin libérés (à l’exception de Sajad qui a un passé judiciaire et donc, ne sera libéré que demain).

Milan

A milan lutte continue! 11ème jour en haut de la tour pour les immigrés milanais, ils sont bien déterminés à ne pas descendre avant d’avoir obtenu une réponse positive pour leur permis de séjour.
Mimmo, un Egyptien né en Italie qui s’était rendu avec des camarades au commissariat pour demander la relaxe des cinq migrants arrêtés pendant une charge anti-émeute à Brescia a été conduit par la police au centre fermé de la ville. Pour l’instant il n’a pas encore été déporté mais sa situation est délicate.

Turin
Les cinq camarades arrêtés à Turin ce samedi à l’occasion d’une manif de solidarité ont été finalement relâché cet après-midi. Quatre d’entre eux devront régulièrement se présenter au commissariat en attendant le procès.

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Dossier « Aux frontières de l’Europe. Contrôles, Enfermements, expulsions »

Le rapport annuel de migreurop.org, 128 pages en Anglais à télécharger en cliquant —- ICI

Pour son deuxième rapport annuel sur les frontières de l’Europe, le réseau Migreurop a choisi de mettre l’accent sur trois moments forts du combat mené par les autorités contre les candidats à la migration : l’entrave à leurs déplacements, l’enfermement et l’expulsion.

S’appuyant sur des enquêtes de terrain originales, le rapport donne des exemples dramatiques des conséquences de cette guerre aux migrants, qui implique un recul généralisé du droit protégeant les libertés et l’intégrité des personnes.

Dénonçant le processus d’« externalisation » par l’Union européenne de sa politique migratoire, Migreurop montre comment les pays tiers sont contraints, par la menace d’une remise en cause les accords de coopération et d’aide au développement, non seulement de réadmettre chez eux les migrants chassés d’Europe mais aussi, sur leur territoire, de les empêcher d’entreprendre leur voyage vers ses portes.

De la région de Calais, en France, aux marches de la Turquie et à la mer Adriatique, des parages de Gibraltar au désert sahélo-saharien et aux nouveaux pays membres à l’est de l’Union européenne, une sous-traitance des contrôles migratoires s’effectue en chaîne, parfois très loin de l’Union mais aussi en son sein, tout particulièrement quand il s’agit de se renvoyer de pays à pays des demandeurs d’asile jugés indésirables. Toute une population d’exilés se trouve ainsi soumise, des deux côtés des frontières de l’Europe, soit à l’incarcération arbitraire, soit à l’errance et aux vexations permanentes d’un environnement hostile.

A l’heure où, pour la première fois depuis sa création, l’agence Frontex déploie ses équipes militarisées d’intervention rapide pour faire face à l’« afflux massif » de migrants à la frontière grecque comme s’il s’agissait d’ennemis dangereux, le rapport de Migreurop rappelle avec force que le droit, reconnu par les traités internationaux, à quitter tout pays et à demander protection ailleurs, est vidé de son sens si les candidats à l’émigration ou à l’asile sont assignés à résidence ou retenus en route.

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Manif sauvage contre toutes les prisons à Bruxelles

UPDATE (RETOUR SUR LA MANIF)


Reprendre la rue… sauvagement, joyeusement

Il y a une semaine encore, une 50-aine de personnes ont pris les rues d’Anderlecht et y ont foutu un beau bordel. Ce sont ces moments, brefs mais joyeux, où sont dépassés les sentiments d’impuissance face au déroulement de ce monde. Où l’initiative est de notre côté. Ce sont ces moments que nous pouvons multiplier, partout, avec tous les moyens que nous avons à notre disposition, la rage au coeur , et l’amour autour.

Une grande banderole annonce la bonne nouvelle : ‘FEU AUX PRISONS’, des fumigènes et des feux d’artifice s’allument, les tracts circulent de main en main, ça résonne autre chose : partir des révoltes dans les prisons pour les ramener ici, dans nos quartiers, où ça part en cacahouètes contre les flics, où la tension régnante prend le devant de la paix sociale qu’ils essaient de nous vendre. Ça laisse des traces sur le passage. Les vitres d’une voiture de Carlson Wagonlit sautent, cette foutue agence de voyage qui organise aussi des expulsions, ainsi que quelques fenêtres des bureaux de la SNCB, toujours là pour prêter main-forte aux fl ics et aux contrôleurs, pour arrêter ceux qui fuient la police, avec ou sans papiers. Les journaleux de la télévision nationale, les langues du pouvoir, accueillent un fumigène sous leur véhicule.

Beaucoup plus qu’un coup d’éclat qui disparaît aussitôt, ces moments font partie d’une tension sociale, qui, dans certains quartiers, se montre clairement à nous depuis quelque temps. Ces deux derniers mois, à deux reprises, des commissariats ont été pris d’assaut par de nombreuses personnes. Dans les Marolles début octobre, les vitrines partent en éclats, leurs voitures sont abîmées, et deux flics essuient des pierres. Au square Albert début novembre, des cocktails sont jetés aux flics, quelques voitures partent en flammes. Deux jours plus tard, les bâtiments de la Police Judiciaire Fédérale sont pris pour cible. Au cœur de leur quartier d’Europe de merde et de ses institutions. Vitres brisées, façade noire de suie, un engin incendiaire laisse ses traces.

Nous ne voulons pas ici faire l’éloge de la seule violence, elle n’est qu’un moyen parmi bien d’autres qui exprime que certains ne veulent plus subir les violences de l’État. Patrouilles de flics partout, arrestations, tabassages, centres fermés, expulsions, licenciements, prisons, flics de quartiers, autant de raisons pour se révolter.

Contre la domination, pour répondre à notre soif de liberté.

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Grosse journée de mobilisation pour les anarchistes belges ! Une belle réponse de la part des camaradesà l’interdiction et la violente répression de la grosse mobilisation du No-Border Camp en octobre.

Le récit de la manif (Indymedia Bxl) :

Vendredi 12 novembre vers 18h, bravant une pluie battante, une cinquantaine de personnes sont parties en manifestation sauvage contre le nouveau centre fermé à Steenokkerzeel et contre toutes les prisons. La manifestation a commencé au métro Clémenceau (Anderlecht). Les manifestants ont distribué des tracts, lancé des feux d’artifice et allumé des fumigènes en criant des slogans contre les centres fermés, contre l’Etat, en solidarité avec les révoltes dans les prisons etc., ce qui a été accueilli avec enthousiasme par beaucoup de passants et d’habitants du quartier. Des patrouilles de police qui cherchaient à approcher la manifestation ont été reçues, comme il se doit, avec des jets de peinture, de farine et de pierres. Les vitres d’un véhicule appartenant à la société Carlson Wagonlit (qui collabore aux expulsions) et quelques fenêtres du bâtiment de la SNCB (qui participe aux rafles de sans papiers) ont été cassées. Un fumigène a été jeté sous un véhicule de la télévision nationale qui passait là par hasard. La manifestation est alors passée par la Gare du Midi pour entrer dans Saint-Gilles. A ce moment, de plus en plus de patrouilles de police cherchaient à encercler les manifestants. Des grillages et des barrières des chantiers ramassés sur le chemin ont été mis en travers de la rue pour les ralentir. Une fois dans Saint-Gilles, les manifestants se sont dispersés. La police n’a pu arrêter personne.

Le premier tract distribué pendant le cortège : « Contre les centres fermés et toutes les prisons »

Contre toutes les prisonsParce que la prison n’est qu’une prolongation extrême de cette société qui fondamentalement ne nous laisse pas choisir où nous sommes et où nous allons, ce que nous faisons ou pas. Parce que la prison et la loi n’ont rien à voir avec une notion de justice, mais n’existent que pour maintenir un certain système et pour jeter aux oubliettes les indésirables. Parce qu’une société qui a besoin d’enfermer des gens, de les torturer physiquement et mentalement et de les détruire, nous ferions mieux de l’attaquer au plus vite si nous voulons un jour pouvoir goûter à ce que pourrait être la liberté.

Pour un monde sans Etat Parce que peu importe l’Etat, il sera toujours l’un des obstacles sur le chemin de ceux qui veulent vivre libres. Parce que l’Etat nous réduira toujours à des numéros et nous étouffera en tant qu’individus. Parce que dans cette société il y a des personnes qui, à l’image de l’Etat, exercent du pouvoir sur d’autres. Devenir patron, jouer au maton, contrôler ton partenaire, dénoncer tes voisins. Toutes des attitudes qui renforcent l’Etat et les fondements de l’autorité en soi.

Pour un monde sans frontières Parce que les frontières existent pour protéger la ‘prospérité’. Une prospérité qui demande tout de nous et qui en échange nous donne une existence miteuse. Une prospérité qui rend riches quelques personnes et en exploite énormément d’autres. Parce que les frontières que le racisme, le nationalisme, le sexisme et la religion érigent, nous jettent les uns contre les autres et nous fait oublier ceux et ce qui vraiment nous pourrit la vie, nous contrôle et nous oppresse.

Parce que nous avons un désir sans borne pour un monde construit sur la solidarité et la liberté individuelle.

Pour un monde sans Etat et sans frontières

Et encore un autre texte distribué par les manifestants : « De la simplicité des choses »

Pour une fois nous allons essayer de parler un langage simple. Parce que les raisons pour lesquelles nous sommes en colère et voulons changer ce monde dans sa totalité et le plus vite possible, sont simples. Parce que, au fond, les désirs et les idées que nous avons sont simples.

Nous sommes tous différents, nous avons un passé différent, des histoires différentes. Nous travaillons, ou pas. Nous joignons, tout juste, les deux bouts à la fin du mois, ou pas. Nous sommes déjà passés par la taule, ou pas. Pourtant, il y a comme un fil rouge traversant nos vies qui lie la plupart d’entre nous. Nous essayons de survivre à une réalité que nous n’avons jamais choisie et qui, soyons honnêtes, au bout du compte, a vraiment peu à nous offrir. Chaque jour il nous faut, à nouveau, courir pour ne pas être piétinés. Au travail, à l’école, à actiris ou à l’onem. Partout on attend de nous que l’on approuve, que l’on acquièse, ou mieux encore, que l’on prenne l’initiative et joue le jeu avec acharnement pour qu’un jour, peut-être, on peut prendre la place du patron. Ils attendent toujours de nous de l’obéissance, parce que ce sont eux qui peuvent t’enfoncer la tête sous l’eau. Cette situation qui est devenue une réalité, signifie un attentat direct contre notre temps, notre énergie, notre santé et nos relations sociales. On nous offre une vie à l’ombre des bureaux et des usines. Et encore, cela ne nous offre aucune sécurité. Sur les derniers vingt ans il n’y a jamais eu, ici, autant de pauvres que maintenant. De plus en plus de personne ne parviennent pas à suivre le rythme et sont étranglés par la pauvreté. Il n’ y a évidemment pas que la pauvreté qui nous menace quand nous ne voulons plus suivre le cours normal des choses. Nous connaissons tous la menace de la prison. A ceux qui décident de tracer un chemin qui n’est pas proposé au menu, l’Etat répond par l’isolement et l’enfermement. Et l’Etat travaille dur à leur développement. A Steenokkerzeel, les dernières briques d’une nouvelle prison pour sans-papiers sont sur le point d’être posées. Une prison avec cellules individuelles, spécialement conçue pour les prisonniers révoltés qui n’abdiquent pas face à leur enfermement. Entre-temps neuf nouvelles prisons sont en cours d’élaboration, parmi lesquelles une prison pour mille personnes à Haren, dans la périphérie de Bruxelles. Une société construite sur la contrainte et le contrôle doit aussi construire des prisons pour maintenir les choses telles qu’elles sont. Nous n’acceptons ni cette société ni l’existence de ses prisons.

Heureusement il existe aussi d’autres personnes en colères, des personnes furieuses même. En France, ces deux derniers mois, l’atmosphère de la vie quotidienne a changé de ton. Une protestation de syndicats contre l’allongement de l’âge de la retraite fut pris par de nombreuses personnes comme un moment de lutte contre l’Etat, le capitalisme et plus encore. Plus près de nous, les derniers mois n’ont pas non plus manqué d’esprit d’entreprise. Dans plusieurs prisons, les détenus se sont révoltés et ont attaqués les infrastructures. Hors des murs, aussi, des personnes se sont confrontées à ce qui leur pourrit la vie. Il y a deux semaines, à Anderlecht, les flics se sont fait attaquer à coup de cocktail molotovs et de pierres, et à peine quelques jours plus tard des bureaux de la police fédérale ont subi une attaque incendiaire. Ces événements ne sortent pas de nulle part. Ces dernières années, ce genre d’actes se sont souvent produits. Il y a eu énormément de moments où l’Etat a été attaqué, les prisons et ceux qui les construisent se sont retrouvés avec des bâtons dans leurs roues, l’autorité sous toutes ses formes et couleurs harcelée.

Ce dont nous ne voulons plus a un visage contre lequel il semble possible de s’opposer. Maintenant reste la question de savoir si cette envie de se confronter n’est qu’un coup dans l’eau ou s’il peut vraiment changer le cours du fleuve. Nous voulons lutter contre ce qui nous étouffe. Pas seulement parce que nous trouvons ces choses dégueulasses, mais parce que, finalement, nous voulons aller vers quelque chose de complètement différent. Une manière autre de vivre ensemble où nous pourrions chercher sans entrave la plus grande liberté possible pour chacun. Un monde qui ne serait plus basé sur le travail, l’argent et la recherche d’argent, sur le pouvoir et la contrainte, mais sur la solidarité et les désirs partagés qui rompt avec la médiocrité quotidienne et fait de la vie une aventure. Des rêves qui deviennent réalité, repoussant chaque compromis qui voudrait nous convaincre de les amoindrir .Plus de patrons ni de travailleurs, donc, plus de détenus ni de matons, plus de chefs ni de suiveurs. Seulement nous-même et ce que nous voulons en faire.

Pour une lutte sans borne pour la liberté
Contre toute autorité, pour la révolution sociale

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