Tensions au centre fermé de Gradisca (IT) et camarades acquittés


Hier les prisonniers du CIE (Centre d’Identification et Expulsion) de Gradisca (IT) ont tenté une évasion massive. Pendant la journé la tension avait déjà monté quand deux détenus avaient tabassé un gardien du centre. A 18:00 une quarantaine de détenus a essayer de s’enfuir, l’intervention rapide des forces de l’ordre à rétabli la calme. Malheureusement il parait que aucun des « hôtes » de la structure est arriver à s’évader.

En revanche une bonne nouvelle sur le front de la répression des luttes à l’extérieur des centres fermés. Aujourd’hui les 24 camarades qui avaient été identifiés, suite à une à une manifestation non-autorisée au centre fermé le 29 Septembre 2007, ont été acquittés de toute charge!

(source: Messaggero Veneto )

Les détenus de Gradisca d’était déjà fait remarquer pour la détermination des leurs luttes et les nombreuses évasions réussites pendant cette été. Notamment en Septembre ils avaient entamé une grève de la faim pour protester conte les conditions de leur rétention. A l’occasion ils avaient écrit une lettre pour expliquer au monde ce qui se passe dans les prisons ethniques  du XXI siècle  (traduit de l’italien par  non-fides.fr )

Nous sommes en train de faire la grève de la faim car nos conditions de rétention sont carcérales, nous avons accès à l’air libre seulement 2 heures par jour, une le matin et une le soir, nous sommes tous enfermés là-dedans, nous ne pouvons pas sortir. Il y a 3 mineurs ici, ils sont tunisiens et ont 16 ans, nous nous demandons pourquoi ils les ont mis là alors qu’ils sont mineurs. La nourriture est dégueulasse, on ne peut pas manger, il y a des morceaux d’ongles, des cheveux, des insectes…

Nous sommes abandonnés, personne ne s’intéresse à nous, nous sommes dans des conditions inhumaines. Souvent, la police entre et tape. Il y a environ trois mois, ils ont fait sauter un œil à un jeune d’un coup de matraque, puis ils l’ont libéré parce qu’il était mal et qu’ils ne voulaient pas que ça fasse du bordel. Sans papiers, il ne pouvait rien faire contre ceux qui lui avaient fait perdre un œil.

Ils nous traitent comme des bêtes. Certains employés de « Connecting People » [l’organisation caritative qui gère le centre, NdT] nous méprisent ouvertement, ils nous traitent mal, nous provoquent, nous insultent pour attendre notre réaction et ils espèrent nous faire ainsi envoyer en prison puisqu’on leur donne toujours raison.

Il y a en isolement un jeune qui a mangé ses excréments. Ils l’ont transporté à l’hôpital et amené ici. Et depuis ce matin que nous l’entendons hurler, personne n’est allé le voir, sauf un employé qui l’a mal traité.

Le directeur fait des promesses quand il y a des révoltes, puis les semaines passent et rien ne change. Nous sommes en grève de la faim depuis deux jours et le médecin n’est jamais entré pour nous peser ou pour faire les contrôles, il entre seulement le matin pour donner les traitements.

Nous continuerons la grève jusqu’à ce que les choses changent, parce que 6 mois, c’est trop et les conditions sont trop inhumaines. Ici, ce n’est pas un lieu, mais un cauchemar, parce que nous sommes dans la merde, il est absurde qu’on reste dans ces cages. Nous savons que beaucoup de gens connaissent l’existence de ces lieux et comment nous y vivons. Et on se demande : mais est-il possible que des personnes doivent rester enfermées pendant 6 mois de leur vie seulement parce qu’elles n’ont pas un morceau de papier ?

Des retenus du CIE de Gradisca.

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