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Temoignages et plaintes à Vincennes

Cinq plaintes pour violence ont été déposées contre des policiers par des étrangers enfermés dans le centre de rétention de Paris, a indiqué dans un communiqué jeudi l’Association Service Social Familial Migrants (ASSFAM).

Pour l’instant il n’est pas clair combien de flics sont impliqués ni les épisodes reprochés aux agents

(source AFP)

Quelques information de l’intérieur du centre. La situation est très tendues ces derniers jours après la révolte et les évasions du week-end passé. Dans les témoignages émergent les pratiques typiques de tout centre de rétention d’ Europe : droguer  les détenus pour les rendre dociles et les flanquer en les privant du sommeil (les soi disant « appels » au milieu de la nuit )

Les paroles d’une personne retenue au centre 1 :

« Ce week-end, il y a trois personnes qui ont essayé de s’évader. Y’en a un qui s’est fait attrapé. Et les flics, ils l’ont massacré. Ils se sont échappés parce qu’ils avaient un vol le lendemain et c’est des gens qui n’ont personne dans leur pays. Ils ont perdu le contact avec leurs familles. Ils n’ont vraiment pas envie de rentrer, surement. C’est pourquoi ils ont fait ça. En plus, la bouffe, ici, c’est de la merde, c’est sale, c’est vraiment la merde. Franchement c’est galère !

Ils ont refusé de voir le médecin parce qu’ils n’ont pas de problèmes de santé, je pense. On en a rien à foutre des médecins. On, ils veulent la liberté. Voilà c’est tout ! Quand on va voir le médecin, ils nous posent des questions, si on a des problèmes, si on est suivi par des médecins dehors, quels médicaments on prend, par exemple. Moi par exemple, je fume beaucoup de shit, pas beaucoup d’alcool et j’utilise des cachetons. Le médecin a dit « ok ,on va vous donner des traitements » et la j’attends, je commence à être stressé. C’est pas bien…

Ici, y’a des médicaments qui calment, qui endorment, et un médicament qui rend fou. Y’a des gens ici qui n’ont pas l’habitude et dès qu’ils le prennent, ils deviennent fou, ils sont plus les mêmes. Les médicaments qu’ils donnent le plus, c’est du valium, et rivotril, des trucs comme ça quoi ! Des trucs qui te mettent en dehors de toi. T’es plus le même après, t’as plus de tension, t’es déprimé. Pour les gens qui n’ont pas l’habitude, c’est dangereux quand même. Ils peuvent faire n’importe quoi. C’est grave quoi !

Ils ont posé des questions au groupe (les évadés), « pourquoi vous ne voulez pas voir le médecin ? » ; Normalement, c’est pas obligé de voir le médecin. À l’arrivée, c’est obligé. Peut-être qu’ils l’ont déjà vu. Qu’ils ont pris des trucs. Ça les a rendu malade. Peut-être que c’est pour ça. Ils ont refusé de faire la même chose.

Les gens qui se sont échappés en avaient marre d’être ici. Ça faisait trente jours, d’autres vingt-cinq jours qu’ils étaient ici. Toujours la même bouffe. Il y en a qui ont maigri. Ils ont perdu des kilos avec le stress, et tout ça. Les gens n’ont pas l’habitude, en plus avec la bouffe de merde ! Y’en a qui ont vu que le lendemain ils avaient un vol. Y’en a qui sont devenus fou. Y’en a qui sont suicidaires aussi. Ils préfèrent mourir que rentrer chez eux. Parce que là bas, ils n’ont personne. Ils n’ont pas de famille. Ils vont crever de faim là-bas. Je te dis franchement, ici on mange. Même si t’as faim, tu vas n’importe où, à l’armée du salut, n’importe où, tu manges. Là-bas, il y a rien.

Même rentrer comme ça, sans rien, même pas d’affaires, même pas de sous. Franchement, ça fait mal au cœur. Si le mec il rentre tout seul avec son propre argent, avec sa femme et tout ; ou tout seul avec son argent, ça va. Mais rentrer comme ça, pas un euro en poche, pas de sape, rien du tout, les gens vont se foutre de sa gueule. Ça va mal se passer là-bas. Il va être obligé de péter un plomb, même tuer quelqu’un ! Et finir sa vie en prison, ça c’est sûr. Et c’est déjà arrivé. Rentrer comme ça, pas un sou, c’est la misère. Y’a des gens, ça fait quinze ans qu’ils sont ici et rentrer comme ça du jour au lendemain, c’est impossible !

Lors de l’évasion, y’a eut plein de renforts de police. Y’en a qui se sont fait attraper sur l’autoroute. Y’en a qui ont réussi a s’échapper. Les flics, ils courraient partout. Mais c’est les policiers d’ici, des frontières (police aux frontières), qui étaient dans le centre. Y’en a pas d’autres qui sont rentrés. Pour s’évader, ils ont réussi à casser une vitre. Les vitres, ici, elles sont incassables, je sais pas comment ils ont fait. Ils ont réussi à forcer le grillage petit à petit ; et voilà, ils se sont échappés. Ils ont grimpé aux grillages. Ils se sont fait du mal parce qu’y a des trucs qui piquent au grillage mais ils en avaient rien à foutre. Ils voulaient s’échapper et ils ont réussi. Par la vitre, il y a trois personnes qui ont réussi à s’échapper vendredi soir. Et samedi aussi, il s’est passé des choses, mais dans l’autre centre.

C’est des bâtiments séparés. C’est cinq personnes qui ont essayé de s’échapper et deux ont réussi. Vendredi ça s’est passé dans le bâtiment un et, samedi dans le deux. Moi, là, je suis passé en jugement ce matin. Ils m’ont donné quinze jours. Ce sont mes premiers. Après, ils vont me donner encore quinze jours. Ça va faire quatre jours que je suis ici. Ils m’ont arrêté comme ça. Contrôle dans la rue, dans le 19ème à paris. Je rentrais du travail. On était en train de discuter avec des potes et là ils sont venus : « Bonsoir monsieur, Contrôle d’identité… ». Mes potes avaient leurs papiers, pas moi. Ils m’ont embarqué. Vingt-quatre heures de garde-à-vue. Et voilà !

Moi ça va faire dix ans que je suis ici. j’ai toutes les preuves. J’ai tout ce qu’il faut. J’allais poser mon dossier à la préfecture. J’étais en train de faire des démarches. Mais là pas de chance. C’est la deuxième fois que je vais au centre de rétention. La première fois, c’était au mois de septembre. À Palaiseau. J’ai passé quatorze jours là-bas et ils m’ont laissé sortir. Ils m’ont donné une feuille comme quoi j’étais obligé de quitter le territoire français dans les meilleurs délais, mais j’ai pas eu le temps d’économiser pour me payer un billet. Je travail comme ça, au noir. Je me disais partir quelques mois, comme ça.

J’ai un peu de famille en Belgique. Passer quelques mois là-bas, juste histoire d’oublier et me faire oublier et ensuite revenir, faire les démarches, tranquille. Je me suis dit que peut-être pour le nouvel an et la nouvelle année, ça va changer. Mon OQTF, elle va plus fonctionner. Mais bon, de toute façon, voilà, là je suis ici. Malheureusement j’ai pas eu assez de temps.

Là, on est au moins soixante-dix ou quatre-vingt. On est dans des chambres de deux et quatre personnes. C’est petit. Les toilettes elles sont dehors. C’est la merde. Ça pue. C’est la misère. Y’a pas d’moral. Ça maigri. Ça mange pas bien. Y’a des gens qui font la grève de la faim. Là, y’a un gars, ça fait quinze jours qu’il n’a pas mangé. Il a maigri. Il a perdu je ne sais pas combien de kilos. Franchement, il ne mange plus rien. Il a maigri. Juste il fume et il boit le café. C’est tout. Il ne fait que ça. Je lui ai dit « arrête ! ». Il m’a dit « je m’en fous. Il faut que je sorte d’ici, j’ai pas envie de rentrer au bled », tout ça… Il se fait du mal juste pour sortir. Il a maigri, truc de ouf, on dirait je sais même pas moi… »

fermeturetention@yahoo.fr

Encore une lettre de la part des détenus

Nous, les sans-papiers du centre de rétention de Vincennes appelons à l’aide car en plus de l’expulsion injuste qui nous attend, les policiers nous maltraitent. En effet, toutes les nuits et même pas à heures fixes, il y a un appel de nos noms par le haut-parleur qui nous oblige à nous réveiller en plein sommeil (ça fait bien rire les policiers). Certains d’entre nous ont des blessures ou des maladies et on nous refuse tout accès aux soins médicaux. Qu’on ait des problèmes reinaux, intestinaux ou des maux de tête, c’est Dafalgan et « Va dormir ! » pour tout le monde.

Nous n’avons ni écoute, ni négociation par rapport à des gens qui ne devraient pas être ici. Par exemple, l’un d’entre nous est depuis 24 ans en France. On veut parler avec des responsables de nos situations et savoir pourquoi nous sommes emmenés directement de la garde à vue du commissariat au centre de rétention sans voir un juge.

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Film : « Illègal »

On vous recommande…

http://www.youtube.com/watch?v=4jNTLeT4h0A

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Révolte et évasions au centre fermé de Vincennes (Paris)

Une bonne nouvelle de Paris. Pendant qu’elles continuent les rafles de roms et sans papiers au centre ville, trois migrants arrivent à s’évader du centre fermé de Vincennes, réouvert depuis seulement quelques jours.

La nuit entre vendredi et samedi il y eu une révolte à l’intérieur du centre, des toilettes ont été vandalisée et deux policiers ont été blessés pendante les incidents. vers 2h30 deux personnes en ont profité pour prendre la fuite.

Le lendemain encore 5 personnes, qui devaient bientôt être expulsées, ont tenté de s’évader. A 4h30 du matin, aidés par des gens à l’intérieur, ils ont brisé une vitre et se sont glissé dehors.

Les flics ont communiqué d’avoir renforcé le contrôle policer à l’intérieur et à l’extérieur du centre de détention, suite à ces évènements.

22 juin 2008, CRA de Vincennes

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Bouches cousues, révoltes et évasions

Modena
Jeudi 12 Novembre deux prisonniers du centre fermé de via Lamarmora à Modena, en Italie, ont tenté de s’en fuir de la prison. Pendant la nuit ils se sont glissés à l’exterieur des barrières du CIE, un des deux est arrivé à s’évader, l’autre a été rattrapé par les gardiens. Le lendemain les autres migrants restés dans le centre, une soixantaine, se sont révoltés et criant « faites nous sortir » ont débarqué dans la cour du centre. Nombreux flics anti-émeute sont arrivés sur place et la situation est rentrée peu à peu dans la normalité

Bari
Jeudi 18 Novembre un groupe de migrants a tenté de s’évader après avoir bouté le feux dans deux « modules » du Centre fermé de  via D’Annunzio, à Bari. Pendant la révolte des toilettes ont été vandalisées et deux policiers ont été blessés.  Deux jours avant il y avait eu une autre révolte, un groupe de détenus était montés sur le toit au cri de « liberté ».

Turin
Vendredi, dans l’après midi, 4 migrants détenus au centre fermé de Turin se sont couses le lèvres pour protester contre leur enfermement. Ils ont été ramenés à l’hôpital et ensuite  ils ont été libérés.
La nouvelle s’est toute de suite répandue à l’intérieur du lager et le jour suivant (aujourd’hui) 8 autres prisonniers ont suivi l’exemple. Ils ont été mis au cachot et les flics fait une irruption à l’intérieur des cellules pour chercher l’aiguille avec la quelle les jeunes ont pu mener ce geste extrême.
Dans l’après midi il y a eu un sit-in de solidarité en bas du centre avec feux d’artifices et musique, les détenus ont répondu depuis l’intérieur.

Milan
Aujourd’hui vers 18:30 une quarantaine de détenus sont montés sur le toit du centre fermé de via Corelli à Milan pour demander leur libération. Le vice-maire de la ville, De Corato, à parlé de « un film déjà vu et qu’ont peut plus tolérer ».

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Dossier « Aux frontières de l’Europe. Contrôles, Enfermements, expulsions »

Le rapport annuel de migreurop.org, 128 pages en Anglais à télécharger en cliquant —- ICI

Pour son deuxième rapport annuel sur les frontières de l’Europe, le réseau Migreurop a choisi de mettre l’accent sur trois moments forts du combat mené par les autorités contre les candidats à la migration : l’entrave à leurs déplacements, l’enfermement et l’expulsion.

S’appuyant sur des enquêtes de terrain originales, le rapport donne des exemples dramatiques des conséquences de cette guerre aux migrants, qui implique un recul généralisé du droit protégeant les libertés et l’intégrité des personnes.

Dénonçant le processus d’« externalisation » par l’Union européenne de sa politique migratoire, Migreurop montre comment les pays tiers sont contraints, par la menace d’une remise en cause les accords de coopération et d’aide au développement, non seulement de réadmettre chez eux les migrants chassés d’Europe mais aussi, sur leur territoire, de les empêcher d’entreprendre leur voyage vers ses portes.

De la région de Calais, en France, aux marches de la Turquie et à la mer Adriatique, des parages de Gibraltar au désert sahélo-saharien et aux nouveaux pays membres à l’est de l’Union européenne, une sous-traitance des contrôles migratoires s’effectue en chaîne, parfois très loin de l’Union mais aussi en son sein, tout particulièrement quand il s’agit de se renvoyer de pays à pays des demandeurs d’asile jugés indésirables. Toute une population d’exilés se trouve ainsi soumise, des deux côtés des frontières de l’Europe, soit à l’incarcération arbitraire, soit à l’errance et aux vexations permanentes d’un environnement hostile.

A l’heure où, pour la première fois depuis sa création, l’agence Frontex déploie ses équipes militarisées d’intervention rapide pour faire face à l’« afflux massif » de migrants à la frontière grecque comme s’il s’agissait d’ennemis dangereux, le rapport de Migreurop rappelle avec force que le droit, reconnu par les traités internationaux, à quitter tout pays et à demander protection ailleurs, est vidé de son sens si les candidats à l’émigration ou à l’asile sont assignés à résidence ou retenus en route.

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Manif sauvage contre toutes les prisons à Bruxelles

UPDATE (RETOUR SUR LA MANIF)


Reprendre la rue… sauvagement, joyeusement

Il y a une semaine encore, une 50-aine de personnes ont pris les rues d’Anderlecht et y ont foutu un beau bordel. Ce sont ces moments, brefs mais joyeux, où sont dépassés les sentiments d’impuissance face au déroulement de ce monde. Où l’initiative est de notre côté. Ce sont ces moments que nous pouvons multiplier, partout, avec tous les moyens que nous avons à notre disposition, la rage au coeur , et l’amour autour.

Une grande banderole annonce la bonne nouvelle : ‘FEU AUX PRISONS’, des fumigènes et des feux d’artifice s’allument, les tracts circulent de main en main, ça résonne autre chose : partir des révoltes dans les prisons pour les ramener ici, dans nos quartiers, où ça part en cacahouètes contre les flics, où la tension régnante prend le devant de la paix sociale qu’ils essaient de nous vendre. Ça laisse des traces sur le passage. Les vitres d’une voiture de Carlson Wagonlit sautent, cette foutue agence de voyage qui organise aussi des expulsions, ainsi que quelques fenêtres des bureaux de la SNCB, toujours là pour prêter main-forte aux fl ics et aux contrôleurs, pour arrêter ceux qui fuient la police, avec ou sans papiers. Les journaleux de la télévision nationale, les langues du pouvoir, accueillent un fumigène sous leur véhicule.

Beaucoup plus qu’un coup d’éclat qui disparaît aussitôt, ces moments font partie d’une tension sociale, qui, dans certains quartiers, se montre clairement à nous depuis quelque temps. Ces deux derniers mois, à deux reprises, des commissariats ont été pris d’assaut par de nombreuses personnes. Dans les Marolles début octobre, les vitrines partent en éclats, leurs voitures sont abîmées, et deux flics essuient des pierres. Au square Albert début novembre, des cocktails sont jetés aux flics, quelques voitures partent en flammes. Deux jours plus tard, les bâtiments de la Police Judiciaire Fédérale sont pris pour cible. Au cœur de leur quartier d’Europe de merde et de ses institutions. Vitres brisées, façade noire de suie, un engin incendiaire laisse ses traces.

Nous ne voulons pas ici faire l’éloge de la seule violence, elle n’est qu’un moyen parmi bien d’autres qui exprime que certains ne veulent plus subir les violences de l’État. Patrouilles de flics partout, arrestations, tabassages, centres fermés, expulsions, licenciements, prisons, flics de quartiers, autant de raisons pour se révolter.

Contre la domination, pour répondre à notre soif de liberté.

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Grosse journée de mobilisation pour les anarchistes belges ! Une belle réponse de la part des camaradesà l’interdiction et la violente répression de la grosse mobilisation du No-Border Camp en octobre.

Le récit de la manif (Indymedia Bxl) :

Vendredi 12 novembre vers 18h, bravant une pluie battante, une cinquantaine de personnes sont parties en manifestation sauvage contre le nouveau centre fermé à Steenokkerzeel et contre toutes les prisons. La manifestation a commencé au métro Clémenceau (Anderlecht). Les manifestants ont distribué des tracts, lancé des feux d’artifice et allumé des fumigènes en criant des slogans contre les centres fermés, contre l’Etat, en solidarité avec les révoltes dans les prisons etc., ce qui a été accueilli avec enthousiasme par beaucoup de passants et d’habitants du quartier. Des patrouilles de police qui cherchaient à approcher la manifestation ont été reçues, comme il se doit, avec des jets de peinture, de farine et de pierres. Les vitres d’un véhicule appartenant à la société Carlson Wagonlit (qui collabore aux expulsions) et quelques fenêtres du bâtiment de la SNCB (qui participe aux rafles de sans papiers) ont été cassées. Un fumigène a été jeté sous un véhicule de la télévision nationale qui passait là par hasard. La manifestation est alors passée par la Gare du Midi pour entrer dans Saint-Gilles. A ce moment, de plus en plus de patrouilles de police cherchaient à encercler les manifestants. Des grillages et des barrières des chantiers ramassés sur le chemin ont été mis en travers de la rue pour les ralentir. Une fois dans Saint-Gilles, les manifestants se sont dispersés. La police n’a pu arrêter personne.

Le premier tract distribué pendant le cortège : « Contre les centres fermés et toutes les prisons »

Contre toutes les prisonsParce que la prison n’est qu’une prolongation extrême de cette société qui fondamentalement ne nous laisse pas choisir où nous sommes et où nous allons, ce que nous faisons ou pas. Parce que la prison et la loi n’ont rien à voir avec une notion de justice, mais n’existent que pour maintenir un certain système et pour jeter aux oubliettes les indésirables. Parce qu’une société qui a besoin d’enfermer des gens, de les torturer physiquement et mentalement et de les détruire, nous ferions mieux de l’attaquer au plus vite si nous voulons un jour pouvoir goûter à ce que pourrait être la liberté.

Pour un monde sans Etat Parce que peu importe l’Etat, il sera toujours l’un des obstacles sur le chemin de ceux qui veulent vivre libres. Parce que l’Etat nous réduira toujours à des numéros et nous étouffera en tant qu’individus. Parce que dans cette société il y a des personnes qui, à l’image de l’Etat, exercent du pouvoir sur d’autres. Devenir patron, jouer au maton, contrôler ton partenaire, dénoncer tes voisins. Toutes des attitudes qui renforcent l’Etat et les fondements de l’autorité en soi.

Pour un monde sans frontières Parce que les frontières existent pour protéger la ‘prospérité’. Une prospérité qui demande tout de nous et qui en échange nous donne une existence miteuse. Une prospérité qui rend riches quelques personnes et en exploite énormément d’autres. Parce que les frontières que le racisme, le nationalisme, le sexisme et la religion érigent, nous jettent les uns contre les autres et nous fait oublier ceux et ce qui vraiment nous pourrit la vie, nous contrôle et nous oppresse.

Parce que nous avons un désir sans borne pour un monde construit sur la solidarité et la liberté individuelle.

Pour un monde sans Etat et sans frontières

Et encore un autre texte distribué par les manifestants : « De la simplicité des choses »

Pour une fois nous allons essayer de parler un langage simple. Parce que les raisons pour lesquelles nous sommes en colère et voulons changer ce monde dans sa totalité et le plus vite possible, sont simples. Parce que, au fond, les désirs et les idées que nous avons sont simples.

Nous sommes tous différents, nous avons un passé différent, des histoires différentes. Nous travaillons, ou pas. Nous joignons, tout juste, les deux bouts à la fin du mois, ou pas. Nous sommes déjà passés par la taule, ou pas. Pourtant, il y a comme un fil rouge traversant nos vies qui lie la plupart d’entre nous. Nous essayons de survivre à une réalité que nous n’avons jamais choisie et qui, soyons honnêtes, au bout du compte, a vraiment peu à nous offrir. Chaque jour il nous faut, à nouveau, courir pour ne pas être piétinés. Au travail, à l’école, à actiris ou à l’onem. Partout on attend de nous que l’on approuve, que l’on acquièse, ou mieux encore, que l’on prenne l’initiative et joue le jeu avec acharnement pour qu’un jour, peut-être, on peut prendre la place du patron. Ils attendent toujours de nous de l’obéissance, parce que ce sont eux qui peuvent t’enfoncer la tête sous l’eau. Cette situation qui est devenue une réalité, signifie un attentat direct contre notre temps, notre énergie, notre santé et nos relations sociales. On nous offre une vie à l’ombre des bureaux et des usines. Et encore, cela ne nous offre aucune sécurité. Sur les derniers vingt ans il n’y a jamais eu, ici, autant de pauvres que maintenant. De plus en plus de personne ne parviennent pas à suivre le rythme et sont étranglés par la pauvreté. Il n’ y a évidemment pas que la pauvreté qui nous menace quand nous ne voulons plus suivre le cours normal des choses. Nous connaissons tous la menace de la prison. A ceux qui décident de tracer un chemin qui n’est pas proposé au menu, l’Etat répond par l’isolement et l’enfermement. Et l’Etat travaille dur à leur développement. A Steenokkerzeel, les dernières briques d’une nouvelle prison pour sans-papiers sont sur le point d’être posées. Une prison avec cellules individuelles, spécialement conçue pour les prisonniers révoltés qui n’abdiquent pas face à leur enfermement. Entre-temps neuf nouvelles prisons sont en cours d’élaboration, parmi lesquelles une prison pour mille personnes à Haren, dans la périphérie de Bruxelles. Une société construite sur la contrainte et le contrôle doit aussi construire des prisons pour maintenir les choses telles qu’elles sont. Nous n’acceptons ni cette société ni l’existence de ses prisons.

Heureusement il existe aussi d’autres personnes en colères, des personnes furieuses même. En France, ces deux derniers mois, l’atmosphère de la vie quotidienne a changé de ton. Une protestation de syndicats contre l’allongement de l’âge de la retraite fut pris par de nombreuses personnes comme un moment de lutte contre l’Etat, le capitalisme et plus encore. Plus près de nous, les derniers mois n’ont pas non plus manqué d’esprit d’entreprise. Dans plusieurs prisons, les détenus se sont révoltés et ont attaqués les infrastructures. Hors des murs, aussi, des personnes se sont confrontées à ce qui leur pourrit la vie. Il y a deux semaines, à Anderlecht, les flics se sont fait attaquer à coup de cocktail molotovs et de pierres, et à peine quelques jours plus tard des bureaux de la police fédérale ont subi une attaque incendiaire. Ces événements ne sortent pas de nulle part. Ces dernières années, ce genre d’actes se sont souvent produits. Il y a eu énormément de moments où l’Etat a été attaqué, les prisons et ceux qui les construisent se sont retrouvés avec des bâtons dans leurs roues, l’autorité sous toutes ses formes et couleurs harcelée.

Ce dont nous ne voulons plus a un visage contre lequel il semble possible de s’opposer. Maintenant reste la question de savoir si cette envie de se confronter n’est qu’un coup dans l’eau ou s’il peut vraiment changer le cours du fleuve. Nous voulons lutter contre ce qui nous étouffe. Pas seulement parce que nous trouvons ces choses dégueulasses, mais parce que, finalement, nous voulons aller vers quelque chose de complètement différent. Une manière autre de vivre ensemble où nous pourrions chercher sans entrave la plus grande liberté possible pour chacun. Un monde qui ne serait plus basé sur le travail, l’argent et la recherche d’argent, sur le pouvoir et la contrainte, mais sur la solidarité et les désirs partagés qui rompt avec la médiocrité quotidienne et fait de la vie une aventure. Des rêves qui deviennent réalité, repoussant chaque compromis qui voudrait nous convaincre de les amoindrir .Plus de patrons ni de travailleurs, donc, plus de détenus ni de matons, plus de chefs ni de suiveurs. Seulement nous-même et ce que nous voulons en faire.

Pour une lutte sans borne pour la liberté
Contre toute autorité, pour la révolution sociale

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Violence policière contre les solidaires à Brescia : 18 arrestations

Violence policière contre la lutte du mouvement des migrants en Italie. Hier à l’aube, des dizaines de flics ont évacué le sit-in permanent de solidarité au pied de la grue où  étaient montés six migrants en signe de protestation contre leur condition de vie. (on en avait déjà parlé (1) (2) (3))

Une journée de répression inouïe dont le principal responsable est le Préfet de la ville Emanuele Ricifari qui était à la tête des opérations. A l’arrivée des forces de l’ordre les migrants et les solidaires du sit-in ont essayé de résister. Ceux qui étaient sur la grue, en menacent de se jeter dans le vide, ont commencé à balancer tout ce qu’ils avaient sous la main.

Les policiers ont déclenché une furieuse chasse à l’homme dans tout le quartier. Ils ont essayé d’éloigner journalistes et photographes. D’ailleurs une camarade de Radio Onda d’Urto a été blessée puis arrêtée avec deux autres personnes.

Le bilan est très grave, 18 arrestations : 12 migrants envoyés aux centres fermés. Deux Égyptiens, un Pakistanais et un Indien, représentant respectifs de leurs communautés, sont quand à eux en cellule avec deux camarades italiens. Les gens sur la grue sont encore en résistance. Ils ont commencé une grève de la faim, hier à 18:30.

Les photos viennent de : Repubblica.it et Ilgiornale.it

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Plus de gardiens à Frambois ?

Loly Bolay, présidente Suisse de la Commission des visiteurs de prison, se plaignait hier du manque de personnel au centre fermé de Frambois. En bref, elle affirme que les effectifs devraient être augmentés, dans le but de sauver les apparences et d’arriver à convaincre les détenus de rentrer chez eux « de manière volontaire ».  Comme expliqué hier à la Tribune de Genève par Jean-Michel Claude (Directeur de Frambois), pour les convaincre on entend menacer les migrants, « qu’ils ont intérêt à arriver en hommes libres dans leur pays » dans le cas contraire, les autorités suisses les remettront  à la police locale lors de leur arrivée dans leurs pays d’origine.

Non seulement ces personnes sont enfermées plusieurs mois sans qu’elles n’aient commis aucun délit mais en plus, lorsque elles refusent de baisser la tête devant la machine à expulsions, elles sont transférées aux autorités de leur pays en tant que dangereux criminels, encadrés par 2 ou 3 flics helvétiques, attachées à  leur siège, la tête enfermée dans un casque . « Soit ça, soit tu déclares vouloir partir de ton plein gré », voici toute la liberté qu’ont les demandeurs d’asile en Suisse.

L’état se rend responsable d’un double abus envers ces gens qui ont fui une misère, souvent provoquée par les intérêts de l’Occident. On les prive de la liberté et on compromet leur situation après l’expulsion.

Il n’y a pas besoin de plus de flics à Frambois, juste la nécessité morale de fermer ce « lagger » ethnique. Et tout de suite!

Photo de interet-general.info

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Tensions au centre fermé de Gradisca (IT) et camarades acquittés

Hier les prisonniers du CIE (Centre d’Identification et Expulsion) de Gradisca (IT) ont tenté une évasion massive. Pendant la journé la tension avait déjà monté quand deux détenus avaient tabassé un gardien du centre. A 18:00 une quarantaine de détenus a essayer de s’enfuir, l’intervention rapide des forces de l’ordre à rétabli la calme. Malheureusement il parait que aucun des « hôtes » de la structure est arriver à s’évader.

En revanche une bonne nouvelle sur le front de la répression des luttes à l’extérieur des centres fermés. Aujourd’hui les 24 camarades qui avaient été identifiés, suite à une à une manifestation non-autorisée au centre fermé le 29 Septembre 2007, ont été acquittés de toute charge!

(source: Messaggero Veneto )

Les détenus de Gradisca d’était déjà fait remarquer pour la détermination des leurs luttes et les nombreuses évasions réussites pendant cette été. Notamment en Septembre ils avaient entamé une grève de la faim pour protester conte les conditions de leur rétention. A l’occasion ils avaient écrit une lettre pour expliquer au monde ce qui se passe dans les prisons ethniques  du XXI siècle  (traduit de l’italien par  non-fides.fr )

Nous sommes en train de faire la grève de la faim car nos conditions de rétention sont carcérales, nous avons accès à l’air libre seulement 2 heures par jour, une le matin et une le soir, nous sommes tous enfermés là-dedans, nous ne pouvons pas sortir. Il y a 3 mineurs ici, ils sont tunisiens et ont 16 ans, nous nous demandons pourquoi ils les ont mis là alors qu’ils sont mineurs. La nourriture est dégueulasse, on ne peut pas manger, il y a des morceaux d’ongles, des cheveux, des insectes…

Nous sommes abandonnés, personne ne s’intéresse à nous, nous sommes dans des conditions inhumaines. Souvent, la police entre et tape. Il y a environ trois mois, ils ont fait sauter un œil à un jeune d’un coup de matraque, puis ils l’ont libéré parce qu’il était mal et qu’ils ne voulaient pas que ça fasse du bordel. Sans papiers, il ne pouvait rien faire contre ceux qui lui avaient fait perdre un œil.

Ils nous traitent comme des bêtes. Certains employés de « Connecting People » [l’organisation caritative qui gère le centre, NdT] nous méprisent ouvertement, ils nous traitent mal, nous provoquent, nous insultent pour attendre notre réaction et ils espèrent nous faire ainsi envoyer en prison puisqu’on leur donne toujours raison.

Il y a en isolement un jeune qui a mangé ses excréments. Ils l’ont transporté à l’hôpital et amené ici. Et depuis ce matin que nous l’entendons hurler, personne n’est allé le voir, sauf un employé qui l’a mal traité.

Le directeur fait des promesses quand il y a des révoltes, puis les semaines passent et rien ne change. Nous sommes en grève de la faim depuis deux jours et le médecin n’est jamais entré pour nous peser ou pour faire les contrôles, il entre seulement le matin pour donner les traitements.

Nous continuerons la grève jusqu’à ce que les choses changent, parce que 6 mois, c’est trop et les conditions sont trop inhumaines. Ici, ce n’est pas un lieu, mais un cauchemar, parce que nous sommes dans la merde, il est absurde qu’on reste dans ces cages. Nous savons que beaucoup de gens connaissent l’existence de ces lieux et comment nous y vivons. Et on se demande : mais est-il possible que des personnes doivent rester enfermées pendant 6 mois de leur vie seulement parce qu’elles n’ont pas un morceau de papier ?

Des retenus du CIE de Gradisca.

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Evacuation du bâtiment squatté pour les 3 jours d’initiative contre les Centre Fermés à Turin

Ici l’appel en français (en bas de la page) pour les trois jours d’initiatives http://next2010.noblogs.org/appello/

UPDATE

Tous les camarades arrêtés ont été libérés, un parmi eux doit se rendre au commissariat à signer trois fois par semaine. Affaire à suivre!

Turin. Récit de l’expulsion du Palazzo Occupato.

La veille de la rencontre internationale contre les CIE et les expulsions (Centro de Identificazione e de espulsione, les centres de rétention administrative à l’italienne) qui avait lieu les 21, 22, 23 octobre 2010, le Palazzo occupato s’ouvrait dans le quartier de Porta Palazzo, accueillant les discussions et actions durant 3 jours. Après une semaine d’occupation et d’initiatives qui ont donné vie au Palazzo Occupato, partagées par des camarades de toute l’Italie et de l’Europe, les autorités ont activé la machine répressive : keufs, carabinieri (un genre de gardes mobiles), et pompiers qui collaborent.

Le jeudi 28 octobre 2010, à 9 heures du matin, ils ont commencé à encercler et envahir l’immeuble. Immédiatement, 8 copains sont montés sur le toit. En bas, un rassemblement a pris forme et durera toute la journée : des copains, des gens solidaires du quartier et du marché, qui ont amené à boire et à manger. Pendant l’après midi, quelques groupes ont tenté de perturber le cours normal de la répression, quelques poubelles enflammées aux alentours et blocages d’avenues. Beaucoup des personnes immigrées sont présentes, vivant au quotidien l’arrogance des forces de l’ordre et le chantage des lois et des patrons, quelques uns d’entre eux sont restés jusque dans la nuit, au moment où les flics ont dispersé le rassemblement.

Aux alentours de 1 heure du mat’, ils ont commencé à se positionner alors que nous étions plus d’une quarantaine de personnes autour d’un grand feu devant l’immeuble puis ont chargé… bras cassé, doigts foulés, cranes ouverts, etc sont les résultat d’un tabassage massif d’une centaine de keufs. Quelques groupes se sont rejoint et se sont défendus avec des petites barricades et des lancers de pierres contre les keufs, quelques vitrines de banques endommagées, des blocages de rues en divers points de la ville. 5 personnes ont été arrété.es, dont un chez lui dans la nuit et gardé.es au commissariat, quelqu’un.e.s ont été pris.es au dépourvu par l’assaut policier, d’autres chopé.es dans la ville par les DIGOS (“Département d’Investigation Général et d’Opérations Spéciales”, police politique, genre mixte B.A.C et R.G). Une chasse à l’homme et à la femme s’en est suivie durant la nuit, traqué.es par des fourgons, voitures officielles et civiles, quadrillant le centre de la ville et militarisant le quartier du squat. Pendant ce temps, les copains résistaient sur le toit dans le froid. Ils y ont passé le reste de la nuit avec pour seule vue les girophares.

Vers 8 heures le lendemain matin nous nous rassemblons de nouveau devant le squat. Très vite un “comité” de bouchers réactionnaires du marché s’improvise comme faux négociateurs pour faire descendre les copains, feintant de vouloir charger les flics pour leur faire monter la pression contre nous. Pendant ce temps, les digos et keufs, aidés par des militaires tabassent et arrètent des personnes, au hasard, de façon préméditée ou celles et ceux qui tentent de défendre des personnes. Au total 7 personnes sont chopé.es, certain.es tabassé.es au commissariat. Les 8 personnes du toit, voyant la situation avec les bouchers et les copains.nes se faire tabasser ont pris la décision de descendre. Ils ont été emmenés au commissariat et y sont restés environ 10 heures.

Etat des lieux des accusations : Les 8 du toit sont accusés d’occupation aggravée, vol d’électricité, dégradation d’immeuble aggravée pour cause d’obstruction à la justice (barricades), resistance, violence à personne dépositaire de l’autorité publique (soi-disant intoxication à l’amoniac). Les 8 ont tous une interdiction de territoire, soit de Turin pour les personnes de nationalité italienne pendant un an, soit de toute l’Italie pendant trois ans pour les personnes d’autres pays d’Europe… La date d’un éventuel procès n’est pas connue. Pour les autres, certain.es relaché.es sans accusation, d’autres accusées de résistance, de violence sur personne dépositaire de l’ordre public, de jet de projectile, et/ou assorti.es d’une interdiction de territoire italien pendant 3 ans. De vendredi matin à lundi soir : 3 personnes étaient en prison, et sont passées au Tribunal dimanche 31 octobre 2010 au matin, le rendu arrivé le 1er novembre, les trois sont relachés. L’un aura peut-être un procès pour rebellion et jet de projectiles, l’autre est interdit de territoire italien pour 3 ans et est accusé de rébellion, le dernier est en liberté conditionnelle avec obligation de signer trois fois par semaine et accusé de violence, coups et blessures sur personne dépositaire de l’autorité publique et de rébellion.

Des actions de solidarités et de réponse à l’expulsion ont été réalisées, par exemple l’attaque du local du journal CronacaQui Torino (équivalent à La Dépeche du Midi, le Dauphiné Libéré…) qui participe à la stigmatisation du “mouvement anarchiste local” et à la criminalisation des luttes et du coup l’isolement de tout acte de révolte. Le local des pompiers de Turin a aussi été attaqué, le même jour, car ce service collabore et facilite l’action des forces de police. Deux banques ont été vandalisées en solidarité aves les arretés et contre le capitalisme.

En guise de conclusion :

Le système repressif nous a une fois de plus porté des coups, marquants, laissant des bleus et des cicatrices, des interdictions et des obligations. Néanmoins nous gardons en souvenir la vie de cette intense occupation durant une semaine. Les liens et les pratiques qui s’y sont expérimentés restent, se renforcent et se sont nourris de cette situation. L’implantation du squat dans ce quartier populaire, en cours de gentrification, militarisé et fliqué, était prometteuse d’une résistance et d’une organisation collective importante. Nous continuerons à être présent.es à Porta Palazzo, dimanche prochain par exemple, des concerts et assemblées seront organisés dans la rue. Nous continuerons à faire des actions de solidarité aux enfermé.es et contre toutes les prisons. Nous continuerons à perturber la machine raciste d’arrestation et d’expulsion.

Ils peuvent expulser nos maisons et nos lieux d’organisation, tabasser et enfermer nos potes, mais ils n’éteindrons pas nos rages et n’empècheront pas nos luttes.

En Italie, en France, comme ailleurs occupons les maisons, les rues, et sabotons le système.

Ci- joint : tract diffusés devant le squat et dans tout le quartier en appel à bouffe le 5eme jour d’occupation. Une autre vision de Turin

Depuis le toit du Palazzo Occupato, on découvre Turin dans une perspective inhabituelle, nouvelle. Une perspective mise de côté du fait d’années d’abandon et de portes barricadées. En montant sur la terrasse, on domine la ville : on peut y lire le présent et le futur, le deviner. Pour la première fois on y voit la place du marché, avec ses étalages, la rencontre des multiples langues, la masse de personnes qui fourmillent chaque jour sur la place pour se débrouiller au mieux, et ainsi pouvoir gagner sa journée. Puis, on y voit aussi les voitures de la police, les jeeps de l’armée, les autos des policiers municipaux investir et aggresser la place pour poursuivre leur chasse aux pauvres, aux sans-papiers, aux vendeur.euses sans autorisation posté.es à l’angle. Si ensuite on relève un peu les yeux, se révèlent les montagnes entourant Turin. Et on ressent la menace du futur qui a été programmé pour cette ville : on imagine le gratte-ciel Intesa-Sanpaolo refermer la vue, on devine les montagnes bientôt mangées par les pelleteuses qui construiront la TAV. Un peu sur le côté s’élèvent le Commissariat et le Doigt de Mussolini, simboles du pouvoir passé et présent qui défendent le centre et protègent les vieux et les nouveaux patrons. Derrière se poursuit inexorablement la ville : on y voit le nouveau quartier Spina 3 avec ses immeubles dortoirs et ses énormes centres commerciaux, dessinant un nouveau visage à la ville, le visage de ces maisons-cercueils et de la consommation frénétique, qui viendront se substituer aux quartiers industriels. Les nouveaux objectifs de la spéculation immobiliere. Depuis le toit du Palazzo Occupato on lit la mutation de la ville, on entend les sons des conflits et des luttes qui y sont générées et on voudrait avoir la possibilité d’arrêter tout ça, de changer la direction de ce changement. Peut-être est-il mieux de terminer ici, de vous donner la possibilité d’expérimenter ce regard pour vous faire votre propre idée. Pour tous ceux et toutes celles qui veulent être avec nous, sur ce toit :

AUJOURD’HUI 26 OCTOBRE LE PALAZZO OCCUPATO T’OFFRE LE DEJEUNER. CUISINE SAINE ET SIMPLE AUX ENSEIGNES DE LA RECUP’ ET DE LA CONVIVIALITE. A PARTIR DE 13H CORSO REGINA MARGHERITA 128. DEJEUNER GRATUIT AU PALAZZO OCCUPATO.

Palazzo Occupato

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